Apiculture : les infos de la filière

Bilan de la saison 2019

Une année à oublier rapidement… Avant que nous n’ayons les chiffres définitifs, on sait d’ores et déjà que 2019 sera une très mauvaise année, pire encore que 2016 qui était déjà historiquement basse. Au niveau national, la production devrait être de 10 000T environ, contre 28 000T en 2018, pour, rappelons le, une consommation annuelle en France de quelques 40 000T. Les Pyrénées-Orientales n’échappent malheureusement pas à cette baisse, qui sera probablement d’au moins 50 % chez les professionnels.

Pourtant, grâce à des températures douces, les colonies se sont bien développées en début d’année. Mais 2 phénomènes consécutifs sont venus ruiner les espoirs : une sécheresse persistante de novembre à début avril, suivie d’un printemps avec des températures basses et un nombre de jours de vent fort plus important que d’habitude. La production de miel au printemps a donc été extrêmement faible. Les colonies ainsi freinées dans leur dynamique, voire en régression, n’ont donc pas pu produire autant que d’habitude sur les ruchers d’été. La seule miellée qui semble s’être déroulée à peu près correctement est la miellée de chêne. Mais cela pose un autre problème : une diversité d’offre très réduite cette année, pénalisant notamment les apiculteurs qui commercialisent en circuits courts, soit la majorité des apiculteurs du département...

Aux côtés de ces aléas climatiques, le problème du frelon asiatique reste toujours prégnant. Sa présence oblige les apiculteurs à déplacer leurs ruches, entraînant un surcroît de travail, l’abandon de ruchers productifs, et du stress pour les colonies.
La mise en hivernage qui a déjà commencé (lutte contre le varroa, constitution de réserves pour l‘hiver) sera cruciale pour bien démarrer la saison 2020, sous de meilleurs auspices espérons le…

Une procédure calamité à l’étude

L’USAR a lancé une enquête auprès de ses adhérents professionnels ainsi qu’un recensement des données météo. Après analyse, le syndicat apicole a déposé une demande de reconnaissance de calamité agricole. Informations à suivre auprès de l’USAR.

Mielleries collectives : 2 projets en cours

En 2016, la Chambre d’agriculture et l’Union Syndicale Apicole du Roussillon (USAR) ont engagé une étude de faisabilité pour la création d’une miellerie collective dans les P.O.. Cet outil était sollicité par de nombreux apiculteurs, installés ou en projet, afin de répondre au défi que représente l’achat ou la location d’un bâtiment, sa mise aux normes, et son équipement en matériel d’extraction et de conditionnement. L’année suivante ce n’était pas un mais deux projets de mielleries collectives qui voyaient le jour :

- l’un sur la commune d’Ortaffa, sous l’impulsion de son Maire Raymond Pla, avec la construction par la commune d’un pôle apicole. Le bâtiment, en cours de construction, sera loué à 12 apiculteurs réunis en Coopérative Agricole dont les statuts ont été signés le 5 août dernier. Ce projet, accompagné par la Chambre d’agriculture, permettra d’extraire, de conditionner et de commercialiser le miel dans des conditions optimales de qualité, d’hygiène et de traçabilité.

- un second projet  en Conflent, porté par cinq apiculteurs constitués en association . La commune d’Espira-de-Conflent et son Maire Roger Pailles, mettent tout en œuvre pour accueillir ce projet avec la construction d’un bâtiment adapté aux besoins de ces 5 jeunes apiculteurs. Une réunion de concertation avec tous les acteurs concernés s’est tenue en mairie le 23 septembre.    

Outre le partage des frais entre apiculteurs et donc un gain financier, les mielleries collectives favorisent  les échanges entre apiculteurs, notamment sur le volet technique, qui est un des facteurs clé de la réussite d’une exploitation apicole.