Bilan de la campagne 2021 - Bilan phytosanitaire

Les dégâts ont été estimés de 20 à 100% suivant l’intensité et la localisation. Les températures sont descendues jusqu’à « – 6° C » sur l’épisode. Le Mildiou a été absent sur la majorité des surfaces du vignoble sauf ponctuellement sans possibilité d’évolution notable.

Campagne phytosanitaire

Encore une fois, 2021 n’est en rien comparable à 2020.

Mildiou :

En 2020, deux épisodes pluvieux dont un remarquable, de 150 à 260 mm du 19 au 22 avril avaient rapidement généralisé l’épidémie, en 2021 l’absence de pluies significatives n’a pas favorisé le démarrage de la phase épidémique du Mildiou. Les phases de pré-contaminations n’ont pas eu lieu dès le début de campagne dans le vignoble. La maturité des œufs d’hiver n’a été à son optimum que tardivement début mai sur l’ensemble des secteurs.

Le premier foyer Mildiou identifié (taches sur feuilles) est apparu le 7 mai à Collioure. Le deuxième foyer a été trouvé le 20 mai sur la commune de Tresserre. Aucun autre départ de la maladie n’a été observé sur les autres secteurs du vignoble, les conditions climatiques sur la période n’ont pas été propices à son développement par manque de conditions favorables aux contaminations.

Au 7 juin, petite progression de la maladie sur les secteurs Albères, Vallespir (quelques taches et grappes atteintes) sur des parcelles entretenant des humidités nocturnes persistantes sur la végétation. A cette date en 2020, les dégâts dans certaines parcelles étaient très importants en toute zone.

Au 22 juin 2021, quelques taches fraîches sont apparues sur l’ensemble des secteurs mais de faibles intensités sans comparaison avec la même période en 2020 où certaines parcelles n’avaient plus de récolte.

Les conditions météorologiques à partir de cette date, ont été très sèches donc défavorables au Mildiou. Quelques orages localisés ont pu relancer un peu la maladie sans conséquence sur le potentiel de récolte au final, dans les parcelles où quelques taches ont été présentes. Le Mildiou en 2021 ne s’est jamais installé dans la grande majorité des situations, sur le vignoble départemental.

Oïdium :

L’Oïdium a été discret au démarrage de la campagne, globalement. L’Oïdium ne s’est manifesté que dans certaines parcelles historiquement connues pour leur sensibilité. La maladie a connu une recrudescence et s’est intensifiée à partir du grossissement des baies, sur Carignan et Chardonnay. La maladie bien présente dans le vignoble n’a pas eu un développement généralisé comparable à d’autres millésimes.

Black rot :

Le Black rot est apparu sur les secteurs historiques, Albères, Vallespir, Cru Banyuls, assez tôt en début de campagne (stade boutons floraux séparés BBCH 57). Il a progressé sur le secteur Aspres. Sa présence a été essentiellement sur feuilles avec une fréquence assez régulière. Quelques dégâts sur grappes ont été visibles ponctuellement sur ces secteurs au stade nouaison, grossissement des baies. Les conditions sèches de fin juin n’ont pas favorisé son développement. Les dégâts sur grappes sont restés très  limités au final.

Tordeuses de la grappe :

La première génération Eudémis s’est déroulée en 2 phases. Les premiers dépôts de pontes ont été bloqués par la période de gel (autour du 8 avril). Une deuxième période de pontes a eu lieu avec un décalage d’une dizaine de jours avec une intensité plus élevée. Au final, l’infestation est restée modérée sur cette 1^ère génération.

La deuxième génération a connu ponctuellement des intensités plus élevées, mais est restée à un niveau de virulence moyenne. Quelques parcelles ont pu avoir des dégâts plus importants.

La troisième génération est dans la continuité des 2 précédentes. 2021 n’a pas été d’un niveau élevé comparé à d’autres millésimes, cependant dans les secteurs et parcelles historiques, l'Eudémis a provoqué quelques dégâts.

Botrytis cinerea / Aspergilus carbonarius :

L’éclatement des baies sur certains cépages, conséquences de grappes compactes (cépages Chardonnay, Maccabeu, Muscat petits grains), quelques perforations d’Eudémis, des pellicules alternées par l’oïdium ont provoqué avec les conditions d’humidité liées aux rentrées maritimes et petits orages fin juillet, début août, des dégâts de pourriture grise et l’implantation d’Aspergilus carbonarius.

Les épisodes de Tramontane qui se sont enchaînés ont cependant limité leur développement important sur grappes. Dans certaines parcelles, après le 15 août, le Botrytis a conditionné la date d’une récolte plus précoce.

Cryptoblabes Gnidiella :

Des chenilles de stades larvaires différents, sont observées depuis janvier dans les grappes momifiées de parcelles infestées en 2020. D’autres observations ont montré la présence de chenilles en juin dans certaines parcelles du Littoral. Des prises de papillons dans les pièges ont été observées courant juin et se sont poursuivies par la suite avec une activité plus importante du 11 au 27 août. Ces prises de papillons, comptabilisés dans les pièges ont été globalement modérées. Quelques situations ont donné des valeurs plus élevées.

La présence de la Pyrale du daphné semble, sur cette fin de saison, connaître de façon générale une infestation inférieure à 2020. Cependant certaines parcelles ont connu une infestation provoquant des dégâts suffisants à l’installation du Botrytis et Aspergilus, suite aux orages répétés et une maturité avancée sur la même période.

Flavescence dorée :

La maladie est toujours présente dans le vignoble et connaît une recrudescence dans la zone Albères. Des foyers de souches isolées ont été observés en toute zone du vignoble départemental.

Stress hydrique :

De nombreuses parcelles ont montré des signes de stress hydrique. Le feuillage a été altéré, les feuilles sont souvent jaunes et se sont desséchées. L’alimentation correcte des grappes n’a pas été possible et les rendements en jus ont été faibles. Les quelques orages éparses n’ont pas suffi en août sur certains tènements à gommer le manque d’eau. Des symptômes de carence magnésienne sont apparus sur le feuillage (Grenaches…) liés à des blocages par manque d’eau disponible dans les sols.