mardi 23 avril 2024
Conjoncture juillet-août : Elevage
En montagne, les fenaisons et récoltes sont en retard du fait d’une météo fraiche et humide en juin et juillet. Le cumul de précipitation reste dans la normale mais les créneaux de beau temps étaient insuffisants pour assurer des récoltes optimales. La qualité des stocks hivernaux sera impactée ; quantitativement, les récoltes seront par contre dans la normale excepté en plaine du Roussillon directement pénalisée par la sécheresse du début de printemps (mars). Au-delà des stocks, le retard pris dans les récoltes impacte les éleveurs qui perdent le bénéfice d’une période d’accalmie dans les travaux d’astreinte, période classiquement valorisée en congés annuels.
Si une partie des éleveurs sacrifient leurs congés cet été, nos concitoyens plébiscitent pour la seconde année la montagne, destination refuge durant la pandémie de covid. Cet afflux est ambivalent : opportunité pour les filières élevage orientées sur les circuits de proximité mais aussi menace pour les activités pastorales avec une cohabitation démultipliée entre troupeaux et activités de pleine nature. La situation avait été anticipée par les Communautés de communes qui ont renforcé la signalétique en s’appuyant sur les outils mis en place par la profession agricole.
Comme les éleveurs, les contrôleurs ASP ne sont pas en congé ! La campagne de vérification des surfaces pastorales organisée par la France à la demande de l’Union Européenne se termine cette année. Les premiers retours confirment les résultats des 2 années précédentes: les déclarations sont de qualité avec peu d’écart. Notons cependant une évolution pour 2021, avec la recherche des indices de pâturage en plus de la vérification des proratas, cette évaluation n’est cependant pas une surprise car annoncée lors des formations organisées par la Chambre d’Agriculture en 2015.
Dans cette chronique des congés des uns et des astreintes des autres, les grands prédateurs refont parler d’eux dans les P.O. Du fait de leur présence sur le Canigou et le Carlit, les bergers et vachers sont aussi en vigilance accrue.
Les services de pompiers sont eux aussi en vigilance accrue cet été. Alors que tout le pourtour méditerranéen souffre d’incendies dramatiques, les Pyrénées-Orientales évitent la catastrophe. Espérons que l’été se conclue par une double bonne nouvelle : la maîtrise réitérée par les services du SDIS, des feux au stade naissant et la reconnaissance par la PAC du rôle du pastoralisme et de la viticulture dans la prévention des incendies. Car c’est là le paradoxe de la situation: l’agriculture assure une fonction de coupure stratégique mais la réforme de la PAC prévue pour 2023 risque de reconduire l’erreur de 2015 en ne donnant pas des outils pertinents pour contractualiser cette fonction de prévention.
Si la mauvaise nouvelle devait se confirmer elle exposerait les éleveurs et viticulteurs des Aspres, Albères et Fenouillèdes déjà fragilisés, les premiers par une faible revalorisation de leurs aides directes depuis 2015 et les seconds par une rentabilité en forte baisse. Elle exposerait surtout les massifs forestiers mais aussi les habitations de ces territoires. Espérons que les décideurs profiteront de la trêve estivale pour étudier les courriers et notes transmis par la Chambre d’Agriculture.
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