Conjoncture Juillet : Maraichage
En pleine période de confinement
Depuis quelques années l’artichaut du Roussillon bénéficie globalement d’une demande « Origine France », dès son entrée en production au mois de mars, avec une bonne différenciation de prix par rapport aux produits espagnols encore présents sur le marché. Le confinement, redouté à son début par les producteurs qui commençaient à peine la campagne, a fortement accentué cette tendance avec un marché soutenu et un maintien des prix jusqu’à la fin de saison, fin mai. Les français ont-ils plus cuisinés ? La grande distribution a-t-elle réservé une meilleure place à l’artichaut, dans le sillon des autres produits agricoles français plébiscités par les consommateurs durant la crise ? Probablement les deux, mais quoi qu’il en soit la courbe des cotations moyennes hebdomadaires du RNM pour la référence artichaut du Roussillon, est la meilleure depuis 2016 et probablement depuis plus longtemps. (Voir graphique ci-dessous)
L’artichaut a ouvert le bal du mildiou et des problèmes sanitaires sur les productions végétales
Le bémol de cette campagne est sans doute les pertes et/ou des coûts de production plus élevés, provoqués par l’humidité de ce printemps qui a vu un développement important du mildiou de l’artichaut et d’autres problèmes fongiques, sur feuillage et capitule. Le bal était malheureusement ouvert pour les autres productions végétales du département qui allaient suivre.
Un rôle de leader incontestable
Avec une relative stabilité économique par rapport à d’autres productions et l’arrivée des variétés de semis facilitant les mises en place chez des producteurs « non expérimentés », les surfaces d’artichaut augmentent chaque année. 2021 va suivre cette tendance pour dépasser les 650 ha. Toutes les typologies d’exploitation sont concernées : les spécialistes historiques en artichaut, les maraîchers, les arboriculteurs, en agriculture conventionnelle mais aussi en AB. D’année en année, les volumes supplémentaires mis en marché, qui pouvaient faire peur pour un produit de « petite consommation » (1), semblent donner de la force à cette filière typique de notre bassin de production. Même si il faut être très prudent sur les résultats de cette année tant elle est particulière. Il convient également d’être vigilant face aux dangers de la monoculture d’artichaut qui se développe, à défaut de trouver d’autres productions aussi performantes pour mettre en place des rotations, ainsi qu’à la « mono-variété-dépendance », si on veut que cette bonne année se répète et que notre bassin de production reste différencié et fort.
(1) Voir les résultats de l’Etude sur la consommation d’artichaut Pilotée et financée par FranceAgriMer et le CTIFL Réalisée par le CTIFL
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