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Conjoncture Juin : Arboriculture

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Une bonne campagne cerise, en abricot et pêche un marché compliqué malgré une production déficitaire.

Cerise : une bonne campagne

Quand on parle de la production de cerise, c’est souvent pour déplorer des pertes de récolte suite à des pluies pendant la cueillette ou des attaques de drosophila suzukii difficiles à maitriser.

Mais cette année tout s’est bien passé en tout cas pour la grande majorité des producteurs.

Certes le gel de début avril a fait des dégâts parfois importants sur quelques vergers notamment en Conflent. Mais en Vallespir, berceau de la cerise dans le département, le gel n’a que très peu impacté quelques parcelles, quelques bas fonds.

La charge en fruits a même été bonne voire excessive sur les premières variétés et notamment Burlat ce qui a généré des fruits de petits calibres souvent difficiles à commercialiser. Les quelques pluies survenues fin avril-début mai faisaient craindre des problèmes d’éclatement mais les précipitations se sont rapidement arrêtées et les récoltes des différentes variétés ont pu se dérouler sans problème. Les bons calibres et l’amélioration de la qualité sont arrivés avec les variétés de saison comme Bigalise ou Folfer et tout s’est bien déroulé même jusqu’aux très tardives Sweethearts.

Cette année, le gel n’avait pas épargné les principaux bassins de production de cerises comme le Vaucluse ou le Tarn-et-Garonne, aussi le marché s’est trouvé largement déficitaire en offre ce qui a permis de maintenir des niveaux de prix élevés, autour de 5 ou 6 euros/kg expédition tout au long de la saison et un écoulement fluide.

Autre point positif, la quasi absence de drosophila suzukii. Malgré des conditions climatiques qui devaient lui être plutôt favorables avec des températures plutôt fraîches et de l’humidité, on ne signale presque pas de dégâts et la plupart des vergers ont pu être récoltés entièrement ce qui devenait rare ces dernières années à cause des attaques de mouches difficiles à contenir. Pour le moment, aucune explication à cette présence très faible de suzukii. Les échanges réalisés au niveau du groupe national des techniciens sur cette thématique permettront peut-être de proposer des hypothèses ?

Après plusieurs campagnes difficiles, les cerisiculteurs ont le sourire cette année et on voit même fleurir quelques projets de nouvelles plantations.

Abricot et pêche : marché compliqué malgré une production déficitaire.

Les prévisions diffusées lors des Mardis du Medfel début mai en abricot et fin mai pour la pêche et la nectarine se confirment. La production française et européenne est largement déficitaire cette année.

On devrait donc avoir un marché fluide voire en tension et pour le moment, ce n’est pas vraiment le cas.

D’abord au niveau de la production, la qualité n’était pas vraiment au rendez-vous sur le début de campagne. Comme souvent après un gel, les fruits «  rescapés » présentent des noyaux fendus, éclatés, ils peinent à prendre du calibre et du sucre.

De plus, il y a eu les coups de chaleur du mois de juin qui ont accéléré la maturité sans que le calibre ne puisse se développer, beaucoup de fruits mous, échaudés, qui ont généré des niveaux d’écarts de tris importants.

En conventionnel, qu’il s’agisse de la pêche et surtout de l’abricot, le marché est certes fluide compte tenu de l’offre limitée mais pour le moment il est peu dynamique et les prix se s’envolent pas malgré le déficit.

La grande distribution a semble-t-il anticipé ce déficit d’offre en faisant appel encore plus que d’habitude à de la production espagnole et en mettant peu en avant les pêches et surtout les abricots dans les rayons, préférant s’orienter sur les melons ou les pastèques (souvent également origine Espagne) disponibles en quantité en ce début d’été.

Mais en Bio, les opérateurs rencontrent de vrais problèmes d’écoulements, certes ponctuels, mais on a de temps en temps des blocages sur un produit, sur un opérateur avec des stocks qui s’accumulent et pas de débouché et ce malgré là aussi une offre globalement inférieure à la normale.

Ce n’est pas la première fois qu’on observe ces phénomènes sur le marché du bio et certains ont commencé à tirer la sonnette d’alarme, comme dernièrement la commission bio d’INTERFEL.

Le marché des fruits et légumes bio progresse mais depuis la crise de la covid, on assiste à un ralentissement de cette progression et plus structurellement, il ne représente encore que quelques % du marché total des fruits et légumes aussi bien en matière d’offre que de demande.

C’est donc un marché très volatile avec des déficits parfois mais aussi des excès d’offres soudains qui le saturent et dans ce cas, ce n’est même pas un problème de prix trop élevé mais tout simplement d’écoulement ce qui peut même obliger parfois à devoir passer les produits Bio sur le marché conventionnel avec la perte de valorisation qui en découle.

Le développement du marché du Bio, les incitations publiques et les messages prônant la conversion ont eu leurs effets avec une forte vague de conversion. Mais quand un seul opérateur, certes de taille, met en place un plan de conversion de 700 Ha de pommiers en 3 ans ou que de nombreux maraichers et même arboriculteurs développent en diversification un atelier de maraichage bio avec des cultures « faciles » comme le fenouil, le brocoli ou les courges… le marché se sature et il n’est pas capable d’offrir la valorisation indispensable pour couvrir les surcouts de l’AB.

On parle beaucoup dans la filière Bio de structuration de l’offre pour limiter ces problèmes. Certes, la filière est encore jeune et doit sans doute mieux s’organiser mais les chiffres sont têtus et si à un moment donné l’offre dépasse la demande, le marché part à la baisse.

Pour de nombreuses espèces de fruits et de légumes la production en AB est complexe, technique, risquée agronomiquement et économiquement. Elle ne peut pas se satisfaire de valorisations telles qu’on les connait sur le circuit conventionnel. Mais dans le même temps, pour prendre en compte ces surcoûts, elle reste économiquement difficile d’accès à de nombreux consommateurs.

C’est le fragile équilibre et la crise de croissance que doit gérer la filière Bio actuellement.

 


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