Conjoncture mai 2022 : Arboriculture et Maraichage

Après 2 ans d’absence pour cause de crise sanitaire, le salon Medfel 2022 s’est déroulé les 27 et 28 avril derniers à Perpignan. A côté des rencontres entre exposants et acheteurs, des tables rondes sur l’actualité de la filière ont été présentées les prévisions de récolte européennes abricot. Le mardi 24 mai, les prévisions de récolte européennes pêches-nectarines ont été présentées en visio-conférence à l’occasion d’une session des Mardis de Medfel.

La campagne 2020 en pêches et nectarines avait été marquée par un déficit qui a touché les 4 principaux pays producteurs en Europe mais 2021 a connu plusieurs vagues de gel qui ont encore plus réduit le potentiel de production européen. 2021 et 2020 sont consécutivement les récoltes les plus faibles de pêches et de nectarines de ces dernières décades.

Cette année 2022, même si le gel a touché quelques bassins de production fin mars ou début avril, les dégâts sont restés limités en Grèce, en Italie et en France, pays qui devraient revenir sur des niveaux de production proches de leur potentiel.  Par contre, l’Espagne qui avait été relativement épargnée par le gel en 2021 a été particulièrement touchée et notamment les régions de production du Nord de l’Espagne que sont l’Aragon et la Catalogne. La Grèce, l’Italie et la France se situent sur des niveaux proches de leur potentiel alors que l’Espagne présente pour les pêches et les nectarines un déficit global de 25 % par rapport 2021 déjà déficitaire et de 41 % par rapport à la moyenne 2016/2020 et si on regarde la Catalogne et l’Aragon qui sont les 2 régions les plus touchées et les plus compétitives sur le marché européen ce déficit est de 50 % par rapport à 2021 et de 70 % par rapport à la moyenne 2016/2020.  Compte tenu de ce déficit, on prévoit un début de campagne normal en terme d’offre, les régions du Sud de l’Espagne n’ayant pas été touchées, mais à partir du 15 Juin, le déficit espagnol devrait se faire sentir sur le marché européen avec une pression moins forte de l’origine Espagne qu’à l’accoutumée sur les pêches, les nectarines et tout particulièrement les pêches plates qui sont une quasi exclusivité espagnole. Cette campagne devrait donc présenter en théorie un équilibre offre demande favorable à la production mais le conflit russo/ukrainien et ses conséquences, l’augmentation de l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat sont autant de nuages qui se développent sur le marché européen sans parler de la hausse des différents matières premières (fertilisants, emballages, énergie) donc des coûts de production qui incitent les producteurs à demander une répercussion de ces hausses sur les prix de vente cet été.

Au niveau européen, avec un peu moins de 2 270 000 tonnes de pêches, pêches plates et nectarine la production devrait être supérieure de 15 % à celle de l’année passée mais encore de 19 % inférieure à la moyenne 2016/2020.

Pour les pêches pavies, destinées majoritairement à l’industrie de la transformation, la production devrait à peine dépasser 600 000 tonnes soit une baisse de 7% par rapport à 2021 et de – 21 % par rapport à la moyenne 2016/2020. Avec un total d’un peu moins de 2.9 millions de tonnes (pêches, nectarines et pavies) on se situe au niveau européen au-dessus de la récolte 2021, au niveau de 2020, et il faut remonter à 2003, 1998 ou 1997 pour retrouver à nouveau des niveaux de production équivalents. Espérons que ce déficit européen permette de maintenir un marché fluide et rémunérateur pour nos arboriculteurs.