Conjoncture Viticulture Février

Bilan des vendanges 2020

Les chiffres de la déclaration de récolte 2020 viennent de tomber. Comme on pouvait le prévoir, le volume vinifié en 2020 atteint son niveau historique le plus bas. Pour rappel, ce millésime a été marqué par un printemps anormalement humide avec une succession de périodes de pluie et d’humectation. Ce climat a été favorable au développement du mildiou en tout secteur du département, avec une pression en maladie que les plus anciens d’entre nous n’avaient jamais connue. Les difficultés d’interventions au vignoble (sols détrempés), la mauvaise qualité de pulvérisation, le mauvais choix des produits, des produits de biocontrôle moins efficaces et parfois un découragement de certains producteurs sont autant de facteurs qui ont entrainé des pertes de récolte par le mildiou. La suite de la saison a été marquée par une pression eudémis importante et une montée en puissance de Cryptoblabès gnidiella. Ces deux ravageurs ont eux aussi causé des pertes de récolte.

Du côté des chiffres, le volume de récolte 2020 s’établit à 535 574 hl pour 18 679 ha en production soit un rendement moyen de 28.6 hl/ha.

Ce volume de production est le plus faible jamais constaté. Il s’agit également du rendement le plus faible jamais vu (proche de celui de 2016 : 28.8 hl/ha). A noter également l’érosion constante des surfaces en production avec une baisse de 5% en une campagne, soit la plus forte baisse de ces 10 dernières années. Pour mémoire il y a 10 ans, le département comptait 25 552 ha de vigne en production (soit 34.4% de perte).

Si le volume de récolte a baissé de 14% sur une seule campagne, la dynamique est variable selon les Appellations. Le volume des vins AOP VDN est en baisse de 21%, avec une baisse plus marquée pour l’Appellation AOP Rivesaltes (-32%) et une hausse de 8% pour les AOP Banyuls et Banyuls-Grand Cru. Pour les AOP Vins secs, nous constatons une baisse de 23% sur les AOP CRV (plus marquée sur les rosés -33%), une baisse de 16% sur les Côtes du Roussillon Villages et une hausse de 8% sur les AOP Collioure. Les IGP présentent un volume de récolte relativement stable (-4%), les VSIG sont en forte baisse (-45%).

Pas difficile d’imaginer qu’avec de tels rendements à l’hectare, certaines structures économiques vont se retrouver dans une situation économique compliquée.

Evolution du cahier du référentiel HVE – La profession se mobilise

La Commission Nationale des Certifications Environnementales travaille actuellement sur un projet d’évolution de l’IFT Régionale de référence dans le cadre de la certification HVE niveau 3.

A l’heure actuelle, le département des P.O à un IFT de référence identique à celui du Languedoc-Roussillon, à savoir IFT hors herbicide : 11.8 et IFT herbicide : 1.3.
Le projet propose une évolution de l’IFT de référence en :

•    Créant un IFT spécifique pour les P.O, plus bas que celui du Languedoc-Roussillon
•    Diminuant l’IFT de référence P.O (de 13.1 à 10.6), alors que l’IFT de référence L.R augmente (de 13.1 à 14.1).
Les échos du terrain, montrent une très forte inquiétude des producteurs qui ne seraient pas en mesure de renouveler leur certification dans le cadre de l’évolution proposée.
Sur la base de ce constat, la profession formule plusieurs propositions d’évolution :
•    Une révision du projet d’évolution de l’IFT avec un indicateur à la hausse par rapport à ce qui est proposé, sur la base d’un alignement de l’IFT P.O sur l’IFT Languedoc-Roussillon. Les Pyrénées-Orientales seraient ainsi traitées à la même enseigne que le Languedoc-Roussillon, ce qui est la situation actuelle avant la réforme proposée.
•    La non-intégration des traitements obligatoires dans le calcul, mesure qui ne sera malgré tout pas suffisante.

Nos responsables politiques (Préfet, Parlementaires, Conseillers régionaux et départementaux) ont été informés de notre mécontentement.

Au niveau national, c’est l’ensemble de la filière viticole qui se mobilise contre le projet de réforme du référentiel HVE.