Dépérissement de la Syrah : bientôt de nouveaux clones

Le dépérissement, quelques rappels

Ce problème a été observé il y a déjà plusieurs dizaines d’années initialement dans le Gard et l’Hérault. Mais tous les vignobles où est implantée la Syrah sont touchés. Ce dépérissement est caractérisé par un rougissement des feuilles (visible à partir du mois d’août, photo1) et surtout par des crevasses dites « en tête de morille » au point de greffe (cf photos). Certaines souches peuvent rester vertes pendant plusieurs campagnes tout en ayant les crevasses au point de greffe.

Dès les premiers suivis un effet clone est apparu. A compter de 2011, les sept clones les plus sensibles ont été radiés afin qu’ils ne soient plus diffusés auprès des viticulteurs. Un effet porte greffe a été également mis en avant. Le 99 Richter et le 110 Richter se distinguent par une sensibilité accrue. Dans nos terroirs secs et acides, ce dernier est particulièrement utilisé. L’effet clone dominant nettement l’effet porte greffe, nous pouvons poursuivre les plantations de Syrah avec des clones peu à très peu dépérissant.

La piste d’une origine génétique a été validée après différents travaux. Un marqueur a pu être corrélé à la sensibilité au dépérissement. Cela accélère les travaux de sélection pour de nouveaux clones non dépérissant.

Les clones disponibles

En 2011, suite à la radiation de sept clones, la Syrah ne comptait plus que 4 clones disponibles : 470, 524 et 747 non sensibles et le 471 moyennement sensible. Afin d’élargir ce panel trois nouveaux clones étaient agréés en 2012/2013 : 1140, 1141 et 1188. Mais s’ils avaient de bons résultats vis-à-vis du dépérissement, les niveaux de production enregistrés ne satisfaisaient pas le plus grands nombre de viticulteurs, leurs rendements étant jugés relativement faibles (cf tableau n°1). Sur notre parcelle plantée sur Sorède, les rendements relevés sont supérieurs à ceux enregistrés dans la Drôme et au clone référence 470 (clone peu productif).

2020, de nouveaux clones attendus

Toujours dans le même objectif d’agrandir le choix des clones non dépérissant, une deuxième collection d’étude a été plantée sur trois sites : la Drôme, le Gard (avec une partie de la collection de la Drôme) et les Pyrénées-Orientales sur le site de la station vitivinicole de Tresserre (avec l’autre partie de la collection drômoise). Les suivis se sont terminés avec la récolte 2020. Sur la parcelle des Pyrénées-Orientales, nous avons un clone (E634) qui donne satisfaction tant sur le plan dépérissement (aucun symptôme) que sur le plan œnologique (très apprécié en dégustation). Sur le plan viticole ce n’est pas le clone le plus productif. Il est cependant à plus de 2 kilos par cep en moyenne soit du niveau du clone 747 (mais inférieur au clone 471 qui pointe à 2.5 kilos par cep en moyenne sur 2016/2020). Le détail des données techniques est précisé dans le tableau n°2.

Ce clone devrait faire l’objet d’une demande d’agrément en 2020. Cette demande pourrait être complétée par un autre clone non présent sur la collection catalane. Actuellement les clones sont encore sous numéro d’accession. Une fois agréés ils seront désignés par leur numéro d’agrément et de diffusion. Nous ne manquerons pas de vous les communiquer.