[EQUINS] Charte nationale pour le Bien-Etre : pour bien faire et le faire savoir !

Par le biais d’une formation organisée par la Chambre d’Agriculture, une quinzaine d’éleveurs de chevaux de trait et un « vacher » d’estive ont fait le choix de se sensibiliser à la question du Bien-Etre Equin et de s’inscrire volontairement dans la démarche de progrès de la Charte Nationale pour le Bien-Etre Equin.

Retour sur les points clés de la Charte et de la formation avec Armelle RENARD, intervenante de la formation – Fédération Nationale du Cheval

Une Charte pour quoi et pour qui ?

Cette Charte s’adresse à tous les professionnels français de la filière cheval qui souhaitent partager la même définition du Bien-Etre Equin, améliorer leurs pratiques en s’appuyant sur des critères objectifs, et faire de cette notion un atout en matière de sécurité, de performances, de valorisation de leurs produits et de reconnaissance de leurs métiers.
Ces bonnes pratiques collectives s’appliquent à l’ensemble des équidés, quelle que soit leur utilisation (élevage, loisir, sport, travail, trait ou course) et leur âge.

Comment cette Charte a-t-elle été élaborée ?

La Charte comprend 8 mesures « cheval-centré » établies par et pour les professionnels.
Elles sont issues à la fois de l’expertise des professionnels, d’une analyse des risques d’atteinte au Bien-Etre Equin et de principes de bien-être animal reconnus internationalement, à savoir les 10 principales du code terrestre de l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale), les 5 libertés du Farm Animal Welfare Council et les 12 critères du Welfare Quality®.

Quelles sont les 8 mesures de BEE ?

Quels sont les outils pour faciliter l’application des engagements de la Charte pour le Bien-Etre Equin par les professionnels ?

Les 8 mesures de Bien-Etre Equin de la Charte ont été déclinées en fiches pratiques, pédagogiques et pragmatiques. Complétées par des fiches transversales ou thématiques, elles constituent le Guide de Bonnes Pratiques pour l’application des engagements de la Charte. Elles permettent aux professionnels d’identifier les potentielles atteintes au BEE à l’aide d’indicateurs centrés sur l’animal, dans une logique de résultats et non de moyens, puis de trouver les origines de la dégradation du BEE et d’y remédier avec des bonnes pratiques.

Une auto-évaluation des pratiques est proposée au début de chaque fiche. Cet autodiagnostic permet d’identifier rapidement les mesures sur lesquelles il y a potentiellement une atteinte au Bien-Etre Equin et d’identifier aussi les solutions qu’on peut mettre en place pour y remédier.
Le Guide est à disposition des professionnels engagés dans la démarche.

Les professionnels disposent également d’une application « auto-évaluer ses pratiques en matière de Bien-Etre Equin » qui leur permet de faire le point sur leurs pratiques de manière ludique et dématérialisée.

De quelle manière les professionnels s’inscrivent dans un plan de progrès ?

A partir de l’auto-évaluation de leurs pratiques, les professionnels définissent les mesures sur lesquelles ils souhaitent progresser et identifient concrètement les actions qu’ils prévoient en termes de formation, d’investissements, de modification de leurs pratiques… Ils réalisent ainsi leur propre plan de progrès en matière de BEE et se fixent des échéances pour mettre en œuvre les actions qu’ils ont ciblées.

Questions à Nathalie BAILLS, conseillère agricole de la filière équine

En quoi cette première session de formation des éleveurs de trait des Pyrénées-Orientales va-t-elle permettre d’améliorer la prise en compte du BEE sur leurs exploitations ?

Le « Oui, je peux m’améliorer » s’est principalement retrouvé dans les autodiagnostics sur les mesures 2 et 6.

En première réponse, la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales va accompagner les éleveurs présents au travers de « solutions collectives » :
•une formation sur le parage,
•une réflexion au sein du Syndicat des éleveurs de chevaux de trait pour envisager l’acquisition d’un travail de contention mobile pour ferrer,
• une réunion d’information avec le Groupement de Défense Sanitaire 66 pour « reprendre » les obligations réglementaires relatives à la santé des équidés (registre d’élevage, déclaration vétérinaire sanitaire, …).

Existe-t-il des accompagnements pour réaliser les investissements individuels inscrits dans les plans de progrès ?

Sur certains investissements, des dispositifs existent tels que le PASS Elevage porté par la Région Occitanie.
On « entend » aussi dire que le Plan de relance national portera sur le Bien-Etre, c’est à expertiser !

Dans tous les cas, il ne faut jamais que les agriculteurs de la filière cheval hésitent à faire « un point » avec leur conseiller et le service Formation des Chambres d’Agriculture.

La suite ?

Le déploiement de cette formation sur les autres départements d’Occitanie ! Le Tarn a été le premier département à la proposer à ces éleveurs ; aujourd’hui ce sont les Pyrénées-Orientales qui lui emboitent le pas ; au-delà du contenu de la formation, le plus important, pour moi, est que les professionnels du cheval se retrouvent et discutent !