Le profil des installations et des porteurs de projet en maraîchage a évolué
Premier enseignement, les installations en maraîchage qui ne représentaient que 12% du total des installations sur la période 2010-2014, représentent 22% sur la période 2015- 2019. Ce chiffre cache cependant le fait que le nombre absolu d’installations est passé de 17 à 12 entre ces 2 périodes.
En terme de surface exploitée, cette baisse du nombre d’installations est compensée par une SAU moyenne par projet qui a quasiment doublé, passant de 3ha18 à 5ha55. La surface totale mise en culture par les porteurs de projet passe ainsi de 54 à 66ha entre les 2 périodes, ce qui est malgré tout encore insuffisant pour assurer un maintien des surfaces en maraîchage…
La zone d'installation :
Autre évolution notable, la zone d'installation : De 6 installations sur 10 en zone défavorisée ou montagne il y a plus de 5 ans, on enregistre 1 seule installation dans cette zone depuis 2015, les 11 autres ayant eu lieu en zone de plaine, secteur bien sûr plus traditionnel.
Le profil des porteurs de projet :
Le profil des porteurs de projet a également beaucoup changé,de 88% d’installations hors cadre familial au début des années 2010, nous sommes passés à 50% depuis 5 ans. Un certain nombre de filles ou fils de maraîchers reprennent donc l’exploitation familiale, situation qui avait quasiment disparu il y a quelques années encore.
Le mode de production :
Le mode de production a également connu des évolutions : après une période presque exclusivement tournée vers la production Bio, on assiste à un retour du conventionnel, souvent assorti de labels à caractère environnemental type « zéro pesticide » ou « haute valeur environnementale ». Le Bio reste cependant majoritaire dans les installations (58% des installations sur les 5 dernières années).
A noter également que les productions sous abris, qui n’étaient prépondérantes que dans 1 installation sur 3, le sont maintenant pour trois quarts des projets.
Le mode de commercialisation :
Autre évolution remarquable, alors que 53% des installés commercialisaient toute leur production en vente directe au début des années 2010, ils ne sont qu’un sur 4 aujourd’hui. A l’inverse la proportion de producteurs qui commercialisent l’intégralité en circuit long est passée de 23 à 50%. Le projet BIOLEG en Roussillon vient appuyer cette nouvelle tendance en incitant des installations en maraîchage Bio à destination des circuits longs.
Les résultats financiers :
Les résultats financiers ont également évolué et se sont confortés : le chiffre d’affaires moyen passe de 45K€ à 141K€ entre les périodes 2010-2014 et 2015-2019 ; le revenu disponible passe 12K€ à 23K€ ; les investissements sur les 3 premières années d’installation passent de 57 à 104K€. Enfin, le volume de main d’oeuvre salariée augmente pour passer de 1,12 équivalent temps plein (ETP) à 1,85. Les exploitations ont donc tendance à augmenter, mais restent à taille humaine.
En conclusion :
Le modèle de la petite exploitation créée hors cadre familial, en zone défavorisée, en maraîchage diversifié, menée en Bio avec commercialisation en vente directe a significativement diminué.
En cause :
> les problèmes techniques liés au manque d’expérience et à la diversité des productions à gérer,
> le manque de temps en raison d’une commercialisation chronophage.
Les porteurs de projets se tournent donc aujourd’hui plus volontiers vers les circuits longs, que ce soit en conventionnel ou en Bio. Ce dernier mode de production diminue mais reste majoritaire dans les installations, et lorsqu’il n’est pas revendiqué ce sont souvent des labels à caractère environnemental qui prennent le relais (« zéro pesticide », « HVE », ...). Dans ce type d’exploitation, la technique est mise en avant, l’objectif étant d’atteindre des rendements de bon niveau, mais dans le cadre d’une agriculture durable mettant l’accent sur les aspects environnementaux et la qualité des produits.
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