POMME DE TERRE PRIMEUR 2020

SURFACE ET GAMME VARIETALE DU ROUSSILLON

Les surfaces 2020 de pommes de terre primeur en Roussillon sont stables et estimées à environ 110 ha pour un potentiel de 2600 tonnes. On note au cours des dernières années une chute de la variété Béa, 100 ha en 2013 contre 35 ha en 2020 soit le point le plus bas. Cette diminution dépend de la baisse continuelle de la surface globale du département et du manque de disponibilité de semences certifiées de variété Béa. Par conséquent les producteurs se reportent sur d’autres variétés comme par exemple Monalisa, Celtiane et Charlotte. Les variétés rouges sont devenues quant-à-elles anecdotiques.

UNE ARRIVÉE DANS UN MARCHÉ PEU DYNAMIQUE

Après le boum des achats alimentaires de réserve lié au confinement du COVID-19, le marché marque une accalmie des ventes à partir du 20 avril. Les placards sont pleins de pommes de terre de conservation mais aussi de riz et autres spaghettis, tagliatelles et conserves en tous genres C’est dans ce contexte que la primeur fait son entrée sur les marchés. On aurait souhaité meilleur scénario. Toutefois l’excellente qualité des productions de serres du département ont permis de bien débuter la campagne dans les réseaux des grossistes avec des prix soutenus de l’ordre de 1.70 € à 1.80 € logé départ.

PLUS COMPLIQUÉ EN PLEIN CHAMP

A contrario les productions de plein champ ont la vie difficile en partie à cause des importantes pluies du mois d’avril avec par exemple 214mm à Perpignan et 233mm à Alénya. Une telle pluviométrie en plein grossissement des tubercules a altéré le niveau qualitatif. De fait, la demande est impacté avec parfois des refus de marchandises obligeant les producteurs à un tri sévère au conditionnement avec un taux de déchet élevé.
A partir de la mi-juin l’arrivée simultanée en volume de tous les bassins de production complique les ventes et les stocks s’accumulent dans les frigos.
Au final la production s’écoule plus ou moins bien selon les réseaux de distribution et la campagne de plein champ, sans être catastrophique, ne restera pas dans les mémoires.

ENVOLEES SPECTACULAIRES DES ACHATS EN DEBUT DE CONFINEMENT ET CHUTE DE LA TRANSFORMATION

Selon le CNIPT*, les achats des ménages ont bondi de 32% pendant la période du 24 février au 22 mars et de 30% du 23 mars au 19 avril. A l’instar des hypermarchés (+16%) la croissance des achats est en forte progression dans les supermarchés (+50%) et les commerces de proximité (+68%) qui profitent de leur accessibilité et de leur taille humaine. Mais c’est dans le commerce « online », drive et livraison à domicile, que les envolées sont les plus spectaculaires avec une croissance de 158%.
D’un autre côté, selon le NEPG**, la demande en produits transformés à destination des services de la restauration a chuté d’au moins 50% générant des stocks importants. Ces pommes de terre destinées à la transformation ont des caractéristiques spécifiques en termes de qualité et de calibres mais  sans débouchés une part d’entre elles est venue perturber le marché du frais au printemps.

*Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre.
**North European Potato Growers

SUR LE PLAN AGRONOMIQUE

Les rendements bruts sous serres et en plein champ sont bons voire supérieurs à la moyenne. Mais pour le plein champ les rendements commercialisables sont affectés par des écarts de triage importants.
Le printemps très humide a été favorable au mildiou qui a été dans l’ensemble bien contenu. En fin de saison le taupin et l’Athélia rolsfii ont déprécié les cultures tardives de plein champ avec une accentuation des écarts de triage.