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Virus GPGV. Un nouveau virus présent dans notre département, mais pas ou peu de symptômes observés

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Moins connus que les champignons comme l’oïdium, le mildiou ou les maladies du bois, les virus influent néanmoins sur la pérennité des vignes et leur production.

Leur impact est largement sous-estimé, même s’il reste heureusement limité dans la majorité des cas. On dénombre à ce jour 70 virus identifiés chez la vigne.

Un nouveau virus, le GPGV, commence à devenir préoccupant dans le vignoble français.

 

En 2003 des symptômes atypiques étaient signalés dans la région de la Vénétie (nord de l’Italie) sur des ceps de pinot gris. Près de 10 ans plus tard, le développement de nouvelles techniques de biologie moléculaire a permis d’identifier un nouveau virus baptisé "Grapevine pinot gris virus" ou GPGV en lien avec le cépage sur lequel il a été découvert.
Les équipes de chercheurs ont alors constaté que ce virus était très répandu en Italie et ce, à la fois dans les souches symptomatiques et asymptomatiques. Les analyses menées ensuite tout autour du globe ont confirmé la présence massive de ce virus.

Symptômes et confusions possibles

Les symptômes sont parfois francs avec une végétation rabougrie, des feuilles asymétriques, un sinus pétiolaire largement ouvert, des feuilles déformées et "gaufrées" et des décolorations sectorielles ou ponctuelles. Parfois, ces symptômes sont beaucoup plus légers. De multiples confusions sont alors possibles avec d’autres maladies comme l’eutypiose ou le court-noué mais aussi avec des carences (en bore), de la phytotoxicité, de l’acariose ou des piqûres de thrips…

Des tests en laboratoire sont possibles pour confirmer la présence du virus du GPGV. Bien visibles en mai/juin sur les feuilles de la base, les symptômes deviennent ensuite plus difficiles à observer car souvent les nouvelles feuilles produites sont normales et elles masquent ainsi les feuilles plus âgées de la base. Parfois, toute la souche est rabougrie et le restera toute la saison. L’impact sur la production semble très variable selon les cépages et les parcelles et nécessiterait d’être précisé par des observations.
À ce jour, aucune mortalité en lien avec ces symptômes n’a été identifiée.

Il est possible d’accéder à la photothèque du projet Pathogen sur www.pathogen-project.eu pour voir plus de photos de symptômes.

La détection fréquente du GPGV dans des souches sans symptômes pose question. Dans une étude italienne, si la totalité des souches symptomatiques se sont bien avérées infectées par le GPGV, les ¾ des souches asymptomatiques l’étaient aussi. Les chercheurs évoquent plusieurs pistes : il pourrait y avoir différents variantes du virus dont seuls certains seraient capables d’induire des symptômes, la concentration en virus pourrait aussi jouer un rôle sans pour autant négliger l’environnement de la parcelle qui faciliterait ou non l’expression des symptômes.

L’acarien de l’érinose, vecteur du GPGV

Très récemment, une équipe italienne a démontré que l’acarien Colomerus vitis était capable de transmettre ce virus au vignoble. Pour autant, il n’est pas exclu que d’autres vecteurs du GPGV puissent exister. De la même façon, il a été montré que des plantes herbacées souvent présentes dans les vignobles comme les chénopodes et le compagnon blanc peuvent être infectées par ce même virus et jouer ainsi un rôle de "réservoir de virus".

Le point sur la situation en France

Le GPGV a été identifié pour la 1ère fois en France dans le Bordelais en 2014 par l’Inra de Colmar sur une souche de merlot. Cette souche symptomatique était co-infectée par un népovirus ne permettant pas d’attribuer les symptômes au GPGV.
De 2016 à 2017, l’IFV a réalisé une étude afin d’évaluer la présence de virus à l’échelle du territoire. Il en ressort que le virus GPGV est fortement présent en France (65 % des échantillons analysés) dans les différents bassins viticoles et ce quel que soit l’âge des parcelles.

En 2019, parmi d’autres départements viticoles, la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales a participé à une nouvelle série de prélèvements de feuilles afin de vérifier la présence du GPGV dans notre vignoble départemental.
Les résultats montrent que sur les 6 parcelles prélevées (1 parcelle de Grenache Noir, 2 de Carignan, 1 de Syrah, 1 de Chardonnay, 1 de Vermentino), 1 seule est exempte de GPGV, les autres parcelles ont une présence du virus GPGV sur les souches échantillonnées allant de 20 à 100 %. Cependant les symptômes liés au GPGV n’ont pas été observés.

Quid de la "Maladie du pinot Gris"

Suite à des signalements dans différents vignobles, l’IFV a organisé une tournée dans le nord-est de la France avec les Interprofessions et techniciens locaux au printemps 2017. Des symptômes caractéristiques de la maladie du pinot gris (MPG) ont pu être identifiés sur pinot noir et meunier en Champagne.
Les analyses réalisées ont confirmé la présence du GPGV dans ces souches. En revanche, aucun symptôme du même type n’a pu être observé en Alsace ni en Bourgogne.
En 2018, des symptômes caractéristiques ont aussi été identifiés sur Vermentino en Occitanie. Les analyses ont confirmé la présence du GPGV et l’absence de court-noué dans ces ceps.

Identifier et signaler les parcelles concernées

Au final, le virus du GPGV est bien présent dans l’ensemble des bassins viticoles en France. Ce virus a été détecté indépendamment de l’âge des parcelles et sur de très nombreuses variétés. Des symptômes typiques ont pu être observés sur Pinot noir et meunier en Champagne et Vermentino en Occitanie.
Néanmoins cette liste de cépages est amenée à évoluer avec les résultats obtenus en 2019. Les conséquences agronomiques semblent assez mineures.
Afin d’étudier les conséquences agronomiques potentielles de ce syndrome sur la production et la mortalité des souches, il faut identifier des parcelles concernées.
Si vous identifiez ce type de symptômes dans vos parcelles, n’hésitez pas à contacter notre technicienne :

 

Fiche téléchargeable : Virus GPGV.  Un nouveau virus présent dans notre département, mais pas ou peu de symptômes observés


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