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Les bienfaits de la haie champêtre

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L’arbre reste un élément incontournable de l’ensemble des modèles agricoles, et il remplit de nombreuses fonctions systémiques et productives. On commence seulement à prendre conscience des impacts sur l’ensemble des territoires et leurs composantes : agriculture, ressources naturelles, cadre de vie, économie, etc...

 

L’arbre, composante clé de l’agriculture

L’arbre a déserté certaines de nos campagnes, victime du développement rural du XX° siècle: remembrements, accroissement de la taille des parcelles et des
exploitations agricoles, mécanisation, effets indirects des aides...
Certains modèles agricoles intensifs ont entraîné une disparition massive d’arbres ainsi que des effets non négligeables.
Les cultures méditerranéennes sont, quant à elles, globalement respectueuses de plus la caractéristique de notre département est une architecture agricole composée d’une mosaïque paysagère.

Enjeux et intérêts

L’arbre est une composante fondamentale et réellement durable d’une politique agricole ou d’aménagement du territoire (qu’il soit rural ou urbain).

Même s’il n’est pas la solution unique, il répond aux enjeux agricoles et sociétaux. A présent, il doit être un des piliers de la vision de l’agriculture de demain pour répondre aux préoccupations actuelles.
 
L’arbre, et à plus forte raison les structures arborées, sont des habitats privilégiés pour la biodiversité, aussi un garde-manger et des corridors de circulation indispensables pour qu’une grande variété d’espèces se déplacent au sein des parcelles et des territoires. En reliant zones humides, espaces sauvages, bosquets, cours d’eau, etc…, on constitue un maillage de type trame verte et bleue favorable au redéploiement de la vie.

Les différents rôles de l’arbre

1 - agronomique

L’arbre influe fortement sur la structure et la vie des sols. Il apporte de la matière organique par la végétation qu’il perd chaque année (feuilles, branches, racines), mais aussi de la matière azotée et des minéraux qu’il va chercher en profondeur et rend disponible en surface.

Ses racines structurent le sol, en surface comme en profondeur, stabilisent les éléments fragiles (talus, bords de parcelles, etc...) et limitent l’érosion due au vent ou à l’eau.

La microbiologie que l’arbre abrite, contribue à améliorer l’équilibre du sol. Il permet une meilleure santé pour les plantes ainsi que pour la mésofaune qu’il abrite.
Couplé à d’autres fonctions, il permet de réduire significativement les intrants pour les productions associées.

2 - la ressource eau

En termes qualitatif comme quantitatif, l’arbre agit significativement sur la ressource en eau.

Par son fonctionnement, mais aussi la matière organique qu’il apporte au sol, il favorise la rétention des eaux de surface dans le sol, ainsi que leur infiltration, et permet par ce biais de rendre les cultures plus autonomes, limiter les stress hydriques, et participer à la reconstitution des ressources souterraines. A l’inverse, il puise aussi dans les nappes ou dans les cours d’eau à proximité et libère une partie de l’eau captée, dans le sol via les mycorhizes et dans l’air par évapotranspiration.

La vie microbienne qu’il abrite dans ses racines épure l’eau, par absorption et fixation ou élimination des polluants (excès d’azote, phytosanitaires, bactéries, etc...). Ce rôle peut être complété par une action de filtration physique, dû à l’effet barrière d’une haie. Elle va freiner les ruissellements de surface et fixer une partie des particules en suspension dans l’eau d’écoulement, qui sont une source de pollution non négligeable pour la vie des cours d’eau.

 3 - pour la biodiversité

La flore (annuelles, herbacées et pérennes poussant au pied des éléments arborés, lianes, buissonnants, mousses et lichens…) comme la faune (petits et grands mammifères, oiseaux, reptiles, batraciens, insectes, arachnides), ainsi que tout le cortège de la vie du sol (invertébrés, micro-organismes et champignons) bénéficient de la présence d’éléments ligneux diversifiés.

C’est une source importante d’auxiliaires, mais aussi de pollinisateurs, indispensables à une agriculture s’appuyant sur la restauration des écosystèmes aux échelles micro, mini, et macroscopiques.

4 – d’influence sur le climat

L’arbre joue aussi un rôle sensible sur le climat, et la régulation des excès climatiques.

Excellent brise-vent, il protège efficacement une parcelle ou des bâtiments, limite les dérives. Une bonne implantation d’éléments arborés sur un territoire atténue sensiblement la force des vents ressentis au sol.
Il va aussi réguler les pics de température, d’un épisode de gel ou de canicule (qui n’a jamais ressenti le bonheur du puits de fraicheur, sous un tilleul en plein mois d’août?). Des arbres pertinemment implantés sur les parcelles vont protéger les cultures des aléas (vent, grêle, coup de soleil…) qui les impactent de plus en plus souvent.

Enfin, en limitant le dessèchement dû à la chaleur ou au vent, en augmentant la rétention des sols, en puisant l’eau des profondeurs pour la libérer en surface et dans l’atmosphère, l’arbre va limiter l’effet des sécheresses estivales et le stress qu’elles infligent aux cultures.

5 -  de restauration du cadre de vie

Les éléments arborés qu’on réintroduit sur les territoires ne profitent pas qu’aux propriétaires des parcelles, mais à l’ensemble des usagers de ces territoires : les agriculteurs, les habitants, les touristes, etc...

A l’échelle d’un territoire, un maillage suffisamment étendu joue concrètement sur le climat à une échelle macroscopique, pour l’ensemble des habitants. Le rôle de fixateur du carbone de l’arbre fait un excellent outil de lutte contre le réchauffement climatique à l’échelle planétaire.

Mais d’autres apports non négligeables vont être générés par l’implantation d’arbres, notamment sur l’identité visuelle des territoires, en reconstituant des paysages, en intégrant les activités humaines (bâtis, productions), et rendant ainsi nos campagnes plus agréables à regarder, à habiter ou à visiter.

6 - confortant la vie économique

Si les territoires s’appuyant sur le développement du tourisme ne resteront pas insensibles à cet argument paysager, l’ensemble des collectivités et citoyens impliqués dans l’avenir de leur territoire en verront aussi l’intérêt économique. L’arbre contribue à la dépollution et la préservation des eaux, au redéploiement de la  biodiversité, à la restauration de la production des sols, limitation des dérèglements et excès climatiques…
Pour les propriétaires fonciers, rappelons que l’arbre est un élément de diversification économique pérenne qui peut produire :

  • Du bois énergie (buches, plaquettes et granulés) et permettre de relocaliser cette production dans un contexte de transition énergétique,
  • Des fruits, baies, racines pour alimenter humains et animaux,
  • De la litière et du fourrage pour les animaux, l'été quand les pâtures faiblissent, ou stocké séché pour l'hiver,
  • Et des intrants, matière carbonée comme le BRF, azotée, auxiliaires, etc...

tout en valorisant les démarches de l’exploitation (labellisations agro-écologiques, Haute Qualité Environnementale (HVE), etc.), améliorant son image, et ouvrant la porte à des bonifications (la haie fait partie des Surfaces d’Intérêt Ecologique, condition nécessaire pour obtenir certaines aides PAC).

De bonnes raisons de s’y mettre

Il y a un grand intérêt à réimplanter plus d’arbres dans nos campagnes. Ce faisant, on influe sur l’ensemble des fonctions déjà citées, de manière plus ou moins  importante suivant la densité d’arbres réintroduits, de leur type d’implantation, du choix des essences et de leur diversité.

Pour toutes ces raisons, il est nécessaire que l’ensemble des acteurs des territoires s’approprie cette thématique, la porte dans les espaces de concertation et de décision, favorise l’action, pour arriver à un maillage suffisamment dense et diversifié pour que les effets se fassent sentir.

Et comme l’échelle de vie de l’arbre n’est pas la même que celle de l’homme cette ré-introduction doit se faire au plus vite (mais sans précipitation !), car si les premiers effets seront ressentis dans 10-15 ans, pour certains il faudra plusieurs décennies pour qu’ils se mettent en place…


 

  

 

 

 


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