Bilan phyto 2023 abricots

MALADIES

- Monilia (fleurs) :

La pression a été relativement faible malgré la pluie du mois de mars.
En culture conventionnelle, il n’y a eu quasiment pas de contamination.
En culture biologique, quelques vergers ont été contaminés en fin de floraison avec des symptômes sur rameaux.

- Oïdium :

Faible pression cette année. Peu ou pas de symptômes de la maladie sur feuille, les dégâts sur fruits ont été sporadiques. Quelques contaminations tardives sur feuilles ont été vues sur certains vergers mais sans impact économique. Les interventions avec des fongicides en AB et en conventionnel ont été efficaces et ont évité la propagation de ce champignon.

- Rouille :

La pression a été faible sur l’ensemble des vergers en AB et en conventionnel. Des contaminations tardives ont été observées sur le littoral avec plus ou moins d’intensité, surtout sur les variétés sensibles et en AB (sans chute prématurée de feuilles).

- Monilia sur fruit :

Pas de problème en conventionnel. Quelques symptômes en AB sur variétés récoltées en surmaturité.

- ECA (Enroulement chlorotique) :

La situation est bien maîtrisée en conventionnel grâce aux interventions pré et post florales avec Karaté ou Décis. Par contre, en AB, c’est une maladie qui provoque une forte mortalité annuelle des arbres, entre 8/10% en moyenne et peut-être un peu plus cette année (≈10/12%). Aucun moyen de lutte actuel ne permet de lutter efficacement. Cette maladie limite les rendements et la rentabilité dans ces systèmes de culture.

RAVAGEURS

- Pucerons farineux :

En conventionnel, aucun foyer n’a été détecté cette année. En AB, quelques foyers sur des abricots de saison sans perte économique.

-  Tordeuse orientale et Anarsia :

La double confusion sexuelle permet de bien maîtriser ces ravageurs. Un insecticide ou un Bacillus thuringiensis sont parfois nécessaires en complément, à l’approche de la récolte. Sur jeunes vergers, les attaques sont préjudiciables et des dégâts importants ont été observés cette année en conventionnel et AB.

- Forficules :

La pression de ce ravageur a été faible cette année en raison de la sècheresse.
Quelques premiers dégâts ont été observés fin juin. Ils ont été faibles à modérés sur la campagne sans occasionner de pertes économiques.

- Cératites :

Cette année, les captures ont été relativement précoces, vers fin juin. Une progression continue des populations a été observée. Les relevés des pièges indiquaient une forte présence de cératites sur la quasi-totalité du département avec des secteurs géographiques plus touchés que d’autres (notamment les Aspres). Les premiers dégâts ont été constatés sur abricot lors de la récolte du Royal Roussillon.
La présence de piégeage massif (selon les modèles Decis trap, Ceratipack, Vio-trap…) sur la plupart des parcelles, combiné à des traitements insecticides (Bio et conventionnel) n’a pas toujours suffi à  empêcher les dégâts sur les variétés tardives.
Ce ravageur sera à surveiller de près pour l’année prochaine. Les pièges devront être mis tôt et généralisés. En effet, cet insecte qui était cantonné au littoral, semble s’être adapté au climat dans tout le département.

- Autres :

Sècheresse :

Les parcelles ayant manqué d’eau en début de saison ont subi des pertes de calibre à la récolte sur les variétés précoces.

Punaise diabolique :

Quelques dégâts ont pu être observés à l’approche de la récolte. Des pièges pour détecter sa présence en saison sont maintenant disponibles. Il est aussi possible de les capturer avec des pièges « maison » à base de glu à l’automne aux abords des hangars et autres abris où elles se réfugient pour l’hiver.

Bactériose à Coryneum :

Des symptômes observés sur quelques parcelles en AB.

Chrysomèle (Lachnaia paradoxa) :

Ce coléoptère, présent également sur vigne, a été observé sur certaines parcelles, et parfois en grande quantité. Il mange les feuilles et a pu faire de gros dégâts sur certains jeunes vergers. Cet insecte polyphage n’est pas dangereux en principe mais il est tout de même à surveiller.

BILAN DES MESURES PRECONISEES

En synthèse, une campagne 2023 marquée par la pression extrêmement forte et précoce de la mouche méditerranéenne cératitis capitata.
Habituellement seules les variétés d’abricotiers extra tardives c’est-à-dire principalement la variété FARLIS nécessitaient la pose d’un dispositif de piégeage massif contre ce ravageur dans nos conditions.
Cette année, dans un contexte de changement climatique, avec un hiver doux et un printemps chaud (+1.5 °en moyenne) la pression a été exceptionnellement précoce et forte.
Si ces conditions climatiques venaient à se reproduire, il faudra protéger les variétés dont la maturité se situe à partir du 15 Juin dans la plaine du Roussillon, avec un minimum de 50 pièges/Ha voire 75 ou 100 en cas de forte pression.
L’abricot est extrêmement attractif pour cette mouche, plus que la pêche ou la pomme. Il faut donc être encore plus strict dans le déploiement de la stratégie de protection.

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