Conjoncture juin 2024 : Elevage

La fin du printemps est une période charnière en élevage : les cheptels transhument et les fenaisons battent leur plein. La filière espérait un retour à plus de sérénité après 2 années difficiles mais les difficultés sont maintenant sanitaires. L’explosion en fin d’été 2023 de la MHE sur le piémont des Pyrénées centrales était une sérieuse alerte et son arrivée était pressentie avec le retour de la chaleur.

La crise survient non avec la MHE (maladie hémorragique Epizootique) mais avec la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine). Depuis la mi-juin, sa diffusion est très rapide en particulier sur le Vallespir mais aussi en Conflent. Elle expose les cheptels bovins comme ovins de tout le département. Les caprins peuvent aussi être infecté mais ont peu de signes cliniques.  La vaccination est recommandée sur les ovins même si elle expose à une sur expression des symptômes pour les animaux déjà infectés. La situation nécessite une implication forte des éleveurs  mais aussi des vachers et bergers sur les estives pour détecter les animaux suspects. Le GDS (Groupement de Défense Sanitaire) et les vétérinaires sanitaires sont mobilisés en appui aux éleveurs.

En termes de PAC, comme évoqué dans la précédente conjoncture, après la campagne de déclaration, l’enjeu est de sécuriser les 6.000 DPB inactivés en 2023 du fait de la réforme d’éligibilité des surfaces pastorales ligneuses (SPL). La Chambre d’agriculture souhaite organiser une solidarité entre agriculteurs avec des clauses de transfert temporaires. Le retard pris dans l’instruction des dossiers 2023 complique cette opération. Cependant malgré l’absence de lettre de fin d’instruction, elle sera lancée début juillet auprès des vitis et arbos. Les éleveurs qui détiennent des DPB inactivés en 2023, seront eux contactés à partir de la mi-juillet. Le 25 juin, la FDSEA et le CDJA ont demandé à la DDTM d’accompagner au maximum de leurs possibilités cette démarche. Ils ont reçus une réponse favorable. Avec plus de 800.000 € à la clef par an, l’enjeu est majeur.

En termes de marché, malgré un léger fléchissement, la conjoncture reste bonne pour la viande finie comme pour le maigre. La demande est atone mais reste supérieure à l’offre du fait d’une baisse structurelle de la production européenne. Les prix sont donc intéressants au niveau national comme sur les circuits de proximité des PO.

Le marché local reste une force pour l’élevage allaitant des PO et l’abattoir de Perpignan, un maillon essentiel. A l’occasion de son AG, le 26 juin, le Président Jean-Claude COULET, a présenté le programme de modernisation qui s’élève à 5,3 M d’€. Il bénéficie du financement du Plan de relance sur la mesure « modernisation des abattoirs » de France Agri Mer, à hauteur de 1.445.000 €.  

Le Conseil Régional a annoncé son intervention complémentaire sur le volet équipement pour la séparation des chaînes porcine et ovine et la création d’une ligne gibier. Le Plan de relance aura été la dernière grosse intervention de l’Etat sur les abattoirs ; il prépare en effet son transfert vers les Conseils Régionaux. La filière viande des PO a su mobilisé avec efficacité ce dispositif. La clairvoyance et la mobilisation  des acteurs de la filière est ainsi récompensée et vient apporter de la sécurité à l’élevage départemental dans un environnement perturbé. La Chambre d’Agriculture est particulièrement fière d’y avoir contribué.

L’adaptation au changement climatique est le prochain chantier vital pour la filière élevage.