Conjoncture novembre 2022 : Arboriculture et Maraichage

Dans un contexte de morosité globale au niveau de l’agriculture française, la filière fruits et légumes départementale a connu une année contrastée mais avec certaines productions qui ont bien tiré leur épingle du jeu.

C’est notamment le cas de la filière pêche nectarine. Même si le gel a fortement touché des secteurs géographiques limités (Conflent, Albères…), la campagne s’est bien déroulée, bénéficiant à plein des conditions chaudes de l’été et surtout de l’énorme déficit de production en Espagne et en Catalogne en particulier suite au gel de début avril. Campagne correcte également pour les productions de tomates et de concombre avec là aussi un climat caniculaire favorable à la consommation de ces produits.

La situation de marché a été plus compliquée sur l’hiver et le printemps derniers notamment en salade, artichaut qui ont connu des marché beaucoup plus difficiles. L’abricot a été fortement touché par les intempéries et la production déficitaire n’a pas permis de profiter pleinement de prix corrects. Enfin, 2 filières sont en difficulté actuellement avec un marché très lourd pour la pomme ainsi que pour le maraichage biologique et les produits AB en général. Depuis 2021, la crise économique a entrainé une inversion de tendance avec pour la première fois depuis de nombreuses années, une baisse de la consommation des produits AB, toutes filières ce qui conduit à une crise globale de ce secteur.

Un bilan donc hétérogène mais avec quelques satisfactions pour cette campagne 2022.

Mais si on observe les perspectives pour 2023, on voit des nuages à l’horizon :

• Tout d’abord une forte augmentation des coûts de production en lien avec l’augmentation du SMIC (+8% ces 10 derniers mois), de l’énergie, des intrants et des engrais en particulier, des emballages….
• Augmentation des coûts de production dans un contexte d’inflation, de baisse du pouvoir d’achat et de la consommation des produits frais en général.
• Après 3 années de production déficitaire en Europe suite aux aléas climatiques, le retour peut être enfin à des niveaux de production normaux et une offre à nouveau abondante en 2023 ?
• La sécheresse qui sévit toujours depuis le printemps dernier et les accidents climatiques qui se succèdent
• Une règlementation de plus en plus contraignante : utilisation des produits phytosanitaires, irrigation, conditionnement des fruits et légumes…

Lors de la dernière session de la Chambre d’agriculture, Jean Pierre BAILS a évoqué des pistes de réussite et de développement pour la filière en parlant notamment de la valorisation de l’origine France et de la diversification des productions.

Il est vrai que les efforts réalisés par les OP du département dans le cadre de la charte des vergers éco-responsables ont permis de convaincre la quasi-totalité des enseignes de la grande distribution Française de favoriser l’origine France dans leur approvisionnement, et répondant ainsi aux attentes des consommateurs toujours plus attachés à cette origine.

L’autre piste c’est la diversification qui s’est plus ou moins imposée suite à la sharka sur les exploitations du département. Pomme, poire, amande, grenade, kaki, olive et maintenant clémentine ou avocat, certes il y a des risques à essayer ces « nouvelles » productions, il faut bien prendre en compte tous les aspects : climatiques, agronomiques, commerciaux… avec parfois des débuts de réussite comme en amande par exemple mais aussi des désillusions comme avec la grenade. Même si la diversification ne restera par définition qu’un complément pour l’agriculture départementale, c’est un enjeu et une source de développement et de pérennité pour de nombreuses exploitations