GLYPHOSATE

Le rapport de l’ANSES publié le 9 octobre dernier remet le sujet du glyphosate au cœur de l’actualité (https://www.anses.fr/fr/content/glyphosate-l%E2%80%99anses-publie-les-r%C3%A9sultats-de-son-%C3%A9valuation-comparative-avec-les-alternatives).

Il est bon de rappeler dans un premier temps, qu’il s’agit bien d’un rapport de l’ANSES, et que pour le moment cela n’a pas valeur de réglementation, même si la profession agricole ne se fait guère d’illusion. Les discussions sont toujours en cours.

Que dit ce rapport ?

« Les travaux conduits par l’INRAE mettent en évidence des situations d’impasse technique, où aucune alternative d’usage courant ne permet de répondre à court terme aux besoins des professionnels, sans nécessiter une modification substantielle des pratiques, qui aurait un  fort impact sur l’activité agricole.

Parmi ces impasses techniques : les situations où le passage d’outils mécaniques est irréalisable, du fait de terrains caillouteux ou en forte pente ; l’impossibilité de disposer à court terme sur le marché français de machines agricoles permettant le désherbage sous le rang, en viticulture et en arboriculture ; la destruction des plantes indésirables vivaces (adventices) difficiles à éliminer ou encore l’agriculture de conservation, qui n’utilise pas le labour pour préserver les sols ».

Les conclusions de l’Anses

Pour la viticulture :

•             Interdiction d’utilisation du glyphosate entre les rangs de vigne : l’alternative est le maintien d’un couvert végétal ou le désherbage mécanique ;

•             Restriction de la dose annuelle maximale autorisée à 450 g de glyphosate par hectare, les applications étant limitées à maximum 20 % de la surface de la parcelle.

•             Reste autorisé sur toute la surface dans les situations où le désherbage mécanique n’est pas réalisable décrites comme suit : vignes en forte pente ou en terrasses, sols caillouteux, vigne-mères de porte-greffes ;

Ce que nous en comprenons

Certains points de ce rapport sont sujets à interrogations et/ou interprétations :

• Les critères d’interprétation des situations où les passages d’outil mécanique est irréalisable (parcelle caillouteuses, forte pente) doivent être précisés.
  • Qu’est-ce qu’une parcelle en pente (% de pente ?)
  • Qu’est-ce qu’une parcelle caillouteuse ?
  • Comment réagir dans des situations de parcelles contrastées (une partie en pente, une partie caillouteuse) ? La mesure s’applique-t-elle à toute la parcelle ? ou la partie concernée ?
  • Quelle définition pour le rang de vigne pour des parcelles plantées au carré ?.

Ces questions ont été soumises à l’administration, nous espérons des réponses rapides.

Que serait-possible de faire à l’avenir ?

Suite à différents échanges avec des partenaires techniques et institutionnel, et à l'homologation récente de la dernière spécialité à base de glyphosate, qui décrit 2 situations d'usages restrictives (mise en application prévue au 1er Avril 2021), nous comprenons qu’il y aura 2 catégories de vignes pour 2 usages différents du glyphosate :

• Les vignes considérées comme mécanisables : désherbage interdit entre rang de vigne, et autorisé sous le rang de vigne (maxi 20% de la surface, soit 50cm de largeur désherbée pour des vignes plantées à 2.5m) avec une dose maxi annuelle à 450g/ha (1,25 L/ha à 360g/L), applications limitées à 20. Une application maxi par an.
• Les vignes non mécanisables, fortes pentes, terrasses, sols caillouteux, vigne-mères de porte-greffe : le glyphosate reste autorisé sur toute la surface à la dose de 6 L/ha soit 2160g/ha, une application par an.