Conjoncture septembre 2022 : Arboriculture et Maraichage
La direction marchés, études et prospective de France Agrimer vient de publier un document sur la conjoncture des prix à différents stades et sur les effets inflationnistes qui expliquent un certain nombre d’effets et d’évènements que nous avons observé dernièrement dans la filière fruits et légumes départementale.
Au niveau de la production :
Pour les intrants agricoles, entre juillet 2021 et juillet 2022, nous avons observé une augmentation de 24.1 % avec entre autres :
- + 47.8 % pour l’énergie et les lubrifiants dont + 75.3% pour le gazole non routier
- + 86.2 % pour les engrais et amendements dont + 111% pour les engrais simples azotés
- + 2.9 % pour les produits de protection des plantes
- + 21.3% pour les films plastiques et filets dont +16 % pour les emballages plastiques, +27.7 % pour les emballages carton
Si on y ajoute une hausse de plus de 8 % du SMIC sur les derniers mois, il est évident que les coûts de production au champ et au verger ont subi une augmentation très significative, variable entre les espèces, mais réelle qu’il faudra arriver à répercuter sur l’aval de la chaine de valeur.
Au niveau de la consommation :
Sur l’été, nous avons observé une augmentation des dépenses alimentaires par rapport aux années passées avec + 6%/2021, + 4%/2020, + 11%/2019 (avant COVID).
La consommation a été relativement euphorique cet été avec des consommateurs qui se sont semble-t-il lâchés, avec des niveaux de marché très soutenus sur les pêches nectarines, concombres etc…
Mais globalement la consommation des ménages diminue et en particulier chez les ménages modestes avec des arbitrages :
- Moins de produits frais chez les foyers modestes
- Une baisse en gamme avec moins d’AB et plus de discount chez les foyers plus aisés
Au niveau du bio, on assiste à une inversion de tendance sur tous les produits (excepté les boissons alcoolisées) avec une baisse du chiffre d’affaires inédite. Des hausses de 10 % ou plus ces dernières années et une baisse entre 2 et 5 % en 2021.
De manière globale, les labels et mentions sont moins une priorité d’achat pour les français avec en 2022, 34.2 % qui déclarent que ces labels leur feraient choisir un produit plus qu’un autre contre 38.2 % en 2020.
Et en 2022, 18 % seraient prêts à payer plus cher pour un label contre 22% en 2020.
En juin 2022, 55% des français avaient l’intention d’acheter du bio dans les 6 prochains mois contre 65 % en décembre 2020 et 66 % en 2018. Et dans les raisons avancées pour ne pas acheter du bio :
- 69 % parce qu’ils sont trop chers en général,
- 42% parce que je dois faire attention à mon budget avec l’augmentation des prix,
- 33 % parce qu’on peut trouver des produits de qualité non bio etc…
Un écart de prix entre les produits bio et conventionnels qui se contracte mais qui reste conséquent, de 49% en moyenne.
Pour les fruits, la part des fruits Bio proche de 10 % entre 2019 et 2021 est retombée à 9.1 % cette année.
Pour les légumes, depuis 5 ans, la part des légumes bio est restée globalement stable autour de 7%. Elle marque un repli de 0,4 points en 2022.
Ces derniers mois, la situation de marché des fruits et légumes conventionnels a été globalement positive (sauf exception artichaut…) alors que pour les produits AB, nous avons observé des tensions sur l’écoulement et sur les prix.
En maraichage, certains producteurs AB ont été contraints de passer une partie de leur production sur les marchés conventionnels, plus ouverts, et en fruits d’été même si les écoulements et les prix ont été satisfaisants, l’écart avec le conventionnel s’est réduit.
Pour la première fois, on assiste même à quelques déconversions et des retours au conventionnel dans le département.
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