Estimation perte sécheresse 2023 en arboriculture

Situation des vergers, Mai 2023

Sur le terrain nous constatons que le débourrement s’est plutôt bien déroulé sur le département avec environ 2 semaines de retard par rapport à 2022. La floraison a été abondante, groupée et à ce jour la charge des arbres est satisfaisante pour les 2 principales espèces que sont le pêcher et l’abricotier.

Cette charge correcte des arbres est habituellement une bonne nouvelle, mais qui pourrait, si la situation de sécheresse perdure, être au final une très mauvaise nouvelle. La forte charge va souvent nécessiter un éclaircissage important et une forte charge va accentuer les besoins en eau, et intensifier le stress hydrique de la plante.

Dans les prochaines semaines, les vergers vont intensifier leur croissance végétative et la croissance des fruits et donc les besoins en eau dans un contexte d’augmentation de la température et de l’évaporation.

Chiffrage de la perte potentielle

Pertes de récolte :

Si on reste dans la situation actuelle à la fois en matière de restriction d’irrigation et de disponibilité en eau superficielle et souterraine.

Le calcul est basé sur des coefficients de pertes de récolte par rapport au chiffre d’affaires théorique (sources barème calamités 2018).

Pour les vergers irrigués exclusivement par des canaux, on considère que le rationnement actuel est déjà extrêmement pénalisant et qu’il risque encore de s’aggraver entrainant une perte totale de récolte.

Pour les vergers irrigués par des forages ou l’ASA de la Raho, un ratio surface irrigable par un « forage fonctionnel » a été établi par masse d’eau.

Dans les vergers irrigués par forage, le rendement a été réduit de 30% pour prendre en compte: 

• La restriction hydrique de 25% ou de 50% de l’arrêté préfectoral ,
• Le déficit de pluie qui entraine un niveau d’humidité du sol très faible.

Avec ces paramètres, le chiffre d’affaires théorique est de :

• 25 millions d’euros pour les pêchers,
• 13 millions d’euros pour les abricotiers et autres espèces fruitières.
   

Soit un total de 38 millions d’euros de chiffre d’affaires prévu et une perte de chiffre d’affaires de 92 millions d’euros bord champ soit 175 millions de chiffre d’affaires stade expédition.

Si les restrictions d’irrigation devenaient plus sévères à partir de début Juin et/ou si la disponibilité en eau se réduisait.

Perte de récolte totale = 130 millions d’euros perte bord champ soit 248 millions d’euros de perte de chiffre d’affaires totale au stade expédition.

Pertes de fonds :

Si on reste sur la situation actuelle, on peut estimer la perte de fonds à 10% des surfaces arboricoles pour des parcelles qui n’auront pas pu être irriguées (tours d’eau ASA insuffisants, puits ou forage non productifs).

670 Ha à 20 000 €/Ha soit 13.4 millions d’euros de pertes de fonds.

Si on ne pouvait plus arroser, on peut estimer qu’on aura 90% de pertes de fond. Seuls quelques vergers de cerisiers, abricotiers dans des zones très fertiles (Salanque, zone littorale) ne vont pas mourir.

6 030 Ha à 20 000 €/Ha soit 120 millions d’euros.

Synthèse :

Si statu quo pas plus de restrictions qu’actuellement, en arboriculture.

Pertes de récolte 91 millions d’euros de CA bord champ soit 175 millions de CA au stade expédition et 13.4 millions d’€ de pertes de fonds.

Si les restrictions sont plus fortes (soit administratives soit climatiques), en arboriculture.

Pertes de récolte 129.7 millions d’euros de CA bord champ soit 248 millions de CA au stade expédition et 120 millions d’€ de pertes de fonds.