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Phytosanitaires : Il faut arréter de stigmatiser le monde agricole !

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L’ONG environnementaliste Générations Futures vient de relayer les résultats d’une base de données officielle sur la vente des produits de protection des plantes en France en 2017. Si on ne peut remettre en question cette base de données, on ne peut que contester les interprétations des représentants locaux de cette ONG.

La réglementation sur l’utilisation des produits phytosanitaires a fortement évolué ces dernières années et continue en permanence à évoluer. Face à ces modifications, à ces nouvelles contraintes, les agriculteurs Roussillonais ont fait tous les efforts nécessaires pour s’adapter, pour modifier leurs pratiques, pour continuer à proposer des produits sains et sûrs.

Les évolutions dans les pratiques agricoles sont diverses :

• L’obligation pour tout agriculteur de justifier d’un Certiphyto. Ce certificat atteste de connaissances suffisantes pour sécuriser l’utilisation des pesticides et en réduire l’usage. Il est obligatoire pour tout acheteur et utilisateur de produit de protection des plantes. Ce certificat est obtenu après une formation sur l’utilisation des produits phytosanitaires, la protection de l’applicateur, du consommateur et de l’environnement.

• La mise en place sur chaque exploitation d’un local de stockage des produits phytopharmaceutiques qui doit répondre à trois objectifs essentiels : assurer la sécurité des personnes, de l’environnement et conserver les propriétés physico-chimiques des produits.

• Le dispositif de contrôle périodique obligatoire des pulvérisateurs a pour objectif de parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable.

En 10 ans, le nombre de matières actives autorisées en agriculture est passé de 800 à moins de 350 et cette tendance se poursuit avec fin 2018 l’interdiction des néonicotinoïdés par exemple.
Dans le même temps, de nombreux agriculteurs roussillonnais ont converti leurs exploitations à l’agriculture biologique aussi bien en viticulture, arboriculture, maraîchage et élevage. Le département des Pyrénées-Orientales est aujourd’hui dans les premiers départements en matière de Surface Agricole Biologique (26% de la SAU).
Et en ce qui concerne l’agriculture conventionnelle, la grande majorité des agriculteurs ont intégré des démarches de production raisonnée comme les vergers écoresponsables ou des méthode de productions certifiées comme global gap, terra vitis… toutes ces démarches faisant l’objet de contrôles externes réalisés par des organismes certificateurs agréés.

Pour revenir à la communication de Génération Futures...

La base de données recense tous les produits phytosanitaires commercialisés en France sans caractériser le type de produit, le mode d’action, le risque toxicologique, ou l’impact environnemental
La base de données mesure des volumes de produits phytosanitaires sans distinction de la toxicité globale du produit.C’est pour cette raison qu’on trouve pèle mêle des produits naturels de biocontrôle autorisés en AB (soufre, argile, phéromone de confusion sexuelle) des produits naturels autorisés en AB (cuivre, pyrètre naturel…) et des produits de synthèse non autorisés en AB.

De nombreux produits naturels de biocontrole reconnus sans impact sur l’environnement, souvent d’origine minérale, comme le soufre ou l’argile sont utilisés à des doses/Ha très élevées (plusieurs kilogrammes/Ha)
On voit donc à ce niveau le biais principal de cette publication puisqu’on considère comme « mauvais élève » un arboriculteur ou un viticulteur qui utilise 7 kg par Hectare de soufre pour lutter contre l’oidium au lieu d’utiliser quelques  grammes par Hectare de fongicide de synthèse.

Si on reprend les chiffres de la base de données officielle (et non ceux relayés par Générations Futures qui contiennent de nombreuses erreurs) pour le département des Pyrénées Orientales on trouve dans les 10 produits quantitativement les plus utilisés 5 produits de biocontrole reconnus comme sans impact sur l’environnement et utilisables en agriculture biologique (4 formes de soufre, et de l’argile), et 2 produits utilisables en agriculture biologique (2 formes de cuivre).
Toujours à partir de la publication de Générations Futures si on reprend le poids des produits de protection des plantes commercialisés dans le département, les produits de traitement autorisés en agriculture biologique représentent 84% des volumes.

Cela ne signifie pas que 84% des surfaces agricoles du département sont en AB, ni que les agriculteurs bio sont des surconsommateurs de produits. 
A noter que les doses de produits naturels utilisables en AB nécessitent des quantités qui sont 100 à 1000 fois plus importantes que les doses de produits de synthèse afin que leurs principes actifs naturels soient efficaces.

Si on pousse le raisonnement de Générations Futures à l’extrême, on peut même dire que si demain, tous les agriculteurs des Pyrénées-Orientales se convertissaient à l’AB, le score du département en matière de tonnes de produits de protection des plantes commercialisés serait plus que multiplié par 4 et le département deviendrait numéro 1 du « classement » de Générations Futures !!

Le discours de Générations Futures sur l’utilisation des produits de protection des plantes en se basant sur le seul paramètre poids de produit est une ineptie.

Ce discours est donc soit le résultat de la méconnaissance et de l’incompétence de ses auteurs dans ce domaine ou, ce qui est plus grave, de la volonté délibérée de nuire à l’ensemble de la production agricole et aux agriculteurs.

En agriculture, comme dans la plupart des secteurs d’activités, tout n’est pas parfait et des progrès peuvent encore être réalisés. La profession agricole française est consciente  des attentes environnementales et sociétales mais elle est également consciente qu’elle n’a jamais proposé aux consommateurs des produits aussi sûrs et aussi sains.

 


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