Conjoncture Avril : Viticulture

La filière vitivinicole du Roussillon au même titre que la filière nationale subit de plein fouet les effets économique de la crise du covid-19. Et plus grave, elle subit un enchainement de crises sans précédent depuis fin 2019 avec la hausse des taxes américaines à l’export (conflit Airbus), la fermeture du marché chinois, et des stocks de vins à un niveau historiquement élevé.

Le confinement a eu pour effet un ralentissement important des exportations, l’annulation des salons (ex : Prowein), l’arrêt des débouchés sur le circuit CHR, une forte baisse de consommation en GMS avec un repli important sur les BIB peu rémunérateurs, et des caveaux de vente directe qui tournent au ralenti.

Il est difficile d’imaginer que les volumes non vendus pendant cette période seront rattrapés. Ces derniers risquent de venir encombrer encore plus un marché déjà fortement déséquilibré.

Pour stabiliser les marchés, la profession viticole négocie actuellement avec l’Etat et l’Europe, un projet de distillation de crise avec l’objectif d’envoyer à la chaudière 2 à 3 millions d’hectolitres.

La santé financière de toutes les entreprises (caves particulières et coopérative) est en grand danger. Les caves particulières subissent très directement les baisses de chiffres d’affaires (caveaux fermés, salons annulés…). Les caves coopératives piochent dans leur trésorerie pour maintenir les acomptes de leurs coopérateurs. Mais combien de temps pourront-elles tenir ? Certaines coopératives songent d’ores et déjà à une diminution des acomptes.

La crise actuelle engendre également d’autres soucis impactant pour l’activité des vignerons. Au rang desquels on peut citer : problèmes de livraison clients et fournisseurs, problème de main d’œuvre, report des formations certiphyto, report des formations HVE, difficulté d’approvisionnement en masque pour les traitements…