Conjoncture février 2023 : arboriculture et maraichage

La dernière note de conjoncture faisait apparaitre deux inquiétudes en matière de climat pour la filière fruit et légumes. D’une part le manque de froid et d’autre part le manque de précipitations. Coté températures, les choses sont rentrées dans l’ordre et on se retrouve au 19 Février à 765 heures en dessous de +7.2 °C. Depuis mi-janvier, l’arrivée de l’hiver a permis de cumuler un certain nombre d’heures et on est même passé d’un automne/hiver relativement chaud à une année normale voir même relativement froide si on la compare aux 9 années précédentes.

On assiste d’ailleurs en arboriculture à un développement de la végétation au ralenti avec une floraison qui se fait attendre en pêche et en abricot notamment. On devrait se situer sur une période de floraison à une date normale, au début du mois de mars, soit une quinzaine de jours plus tardive que ce que nous avons connu ces 2 dernières années. Espérons que ce décalage permettra de protéger les vergers des risques de gel, même si dans le cas de gels de début avril comme ceux que nous avons connu en 2021 et 2022, la date de floraison « n’y peut pas grand-chose ».

En maraichage, le froid a également eu un effet sur les productions d’artichaut en ralentissant le développement des plantes et en retardant la sortie des premiers capitules. Les gels sévères que nous avons connu ces dernières semaines avec des températures jusqu’à -5°C enregistrées à Torreilles ont touché quelques capitules « échappés « de parcelles très précoces mais aussi quelques majounes (capitule principal) qui étaient en train de sortir, ce qui devrait générer des problèmes qualitatifs et des pertes de récolte pendant les 2 à 3 semaines qui viennent. Côté pluviométrie, les choses ne se sont pas arrangées et les 20 à 30 mm de ces dernières semaines n’ont fait que mouiller en surface et n’ont eu aucun impact sur les cours d’eau ou sur les nappes.

En maraichage, avec la récolte des artichauts qui s’annonce et avec la mise en place des cultures de printemps, les besoins des plantes sont déjà importants. En arboriculture, même si on peut considérer que les besoins sont extrêmement limités tant que la végétation et les feuilles en particulier ne sont pas sorties, les réseaux d’irrigation localisés doivent être mis en route plus tôt pour prendre en compte l’inertie du sol et le besoin de créer des bulbes « opérationnels » dès que les arbres auront besoin d’eau. Ce qui est certain c’est que dès que les feuilles vont se déployer et que les petits fruits à peine noués vont démarrer leur division cellulaire, toute restriction hydrique aura un effet sur la récolte à venir. Des précipitations sont annoncées fin février et début mars, espérons que ce ne sera que les premières et qu’elles en annonceront d’autres permettant d’abord de faire le plein du sol mais aussi de remplir les différents stockages dont le département a la chance de disposer.