mardi 23 avril 2024
Conjoncture mars 2023 : Arboriculture et Maraichage
Depuis une vingtaine de jours, les premiers artichauts sont récoltés en Roussillon mais les producteurs sont déçus par la qualité et la quantité.
C’est d’abord la qualité qui pose problème avec le gel de fin janvier et de février qui a touché les premières « majounes » des parcelles les plus précoces, entrainant des marbrures, des défauts de présentation et un produit difficile à valoriser voire non commercialisable.
Et maintenant, après la récolte de ce premier capitule, les capitules secondaires ou « filloles » tardent de manière inhabituelle à sortir et à se développer causant de vrais creux de production et en plus, ces capitules secondaires sont moins nombreux qu’à l’accoutumée. Ce même phénomène semble être observé en Italie et en Espagne avec un décalage inhabituel entre capitule principal et les secondaires, décalage sans doute dû à une fin d’année trop douce et une arrivée tardive du froid à la mi-janvier qui a bloqué les plantes.
Ce décalage de production pourrait être néfaste pour la production Roussillonnaise, toujours coincée dans son calendrier entre la production espagnole, qui s’étale de plus en plus et la production bretonne. Si la production locale tarde à sortir, c’est autant de semaines de vente non occupées sur le créneau précoce, souvent le plus rémunérateur et le risque de confrontation accrue avec la production bretonne à la fin du printemps.
Il y a également un problème phytosanitaire cette année dans les plantations d’artichaut, avec l’apparition de plantes peu végétatives voir, moribondes dans de nombreuses parcelles.
Il s’agit principalement de parcelles de la variété SAMBO qui représente actuellement 80 % des surfaces en Roussillon. Les techniciens maraichage de la Chambre d’agriculture ont fait identifier le responsable de ce dépérissement par le laboratoire OBS en Bretagne et il s’agit d’un champignon du sol, la verticilliose. Ce champignon n’est pas inconnu, on l’avait même observé sur artichaut par le passé, mais il n’avait jamais été présent à cette échelle et avec cette intensité.
Les causes sont sans doute multiples : une fatigue des sols avec un manque de rotation avec d’autres cultures et des générations successives d’artichaut sur les parcelles, des conditions climatiques extrêmes lors des plantations (Aout 2022) et tout au long de l’automne avec des températures 2 à 3 ° au-dessus des normales mais aussi et surtout une sensibilité particulière de la variété SAMBO.
La maison grainière Nuhmens, obtentrice de cette variété a été alertée et une réunion à la Centrex a été organisée ces derniers jours entre la Chambre d’agriculture, la Centrex et Nuhmens pour envisager des expérimentations à mettre en place rapidement pour trouver des solutions à proposer aux agriculteurs pour limiter l’impact de ce champignon à court terme. Plusieurs pistes ont été évoquées : traitements phytosanitaires, utilisation de produits de biocontrole, traitement des semences, biofumigation… Un programme d’expérimentation devrait être défini pour une mise en place d’essais dès l’été prochain.
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