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Guerre ukrainienne, Covid, changement climatique : la flambée des prix de l’énergie

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L’énergie, la ressource dont toutes nos activités dépendent, est actuellement sous forte tension. En 2020, la récession liée à la pandémie avait eu pour effet une fermeture de nombreux sites pétroliers. Aujourd’hui, la demande est revenue à un haut niveau, presque supérieur à avant la crise du COVID.

 

Cette reprise économique engendre ainsi un niveau de demande supérieur à l’offre. Très récemment, les conflits armés ont rendu incertain l’approvisionnement en énergie à l’échelle européenne et mondiale. Tous ces facteurs ont induit un affolement des marchés et une envolée des prix.

De quoi nous rappeler que l’énergie est une ressource rare, contrôlée par une poignée de pays (notamment pour les hydrocarbures) et dont toute notre économie dépend. 

L’agriculture, comme tous les autres secteurs d’activités, n’y échappe pas. En moyenne, avant les crises actuelles, c’est 13 000 € de dépenses énergétiques à l’année par exploitation en France, c’est 7 à 20 % des charges annuelles (source : ADEME). La moitié des dépenses provient des consommations énergétiques directement effectuées par l’exploitation : payer sa facture d’électricité, remplir ses engins de carburant etc. L’autre moitié des dépenses concerne la fabrication et le transport des matières premières agricoles. Dans la suite, nous nous intéressons uniquement aux dépenses énergétiques liées consommations directes (7 500 €), plus faciles à quantifier.

Le prix du carburant

Pour comprendre les prix actuels des carburants, il faut revenir deux ans en arrière pendant la pandémie. En mars 2020, lors du premier confinement mondial, le baril de pétrole s’est écroulé, se vendant à des prix négatifs. Les sites d’extraction les plus coûteux, le pétrole de schiste aux Etats-Unis, avaient donc stoppé leur activité.

Deux ans après, l’explosion de la demande et l’incertitude, liée à la guerre ukrainienne, a déchainé la spéculation sur les marchés. On a observé presque 50% d’augmentation des prix en mars par rapport à l’automne 2021.

 

Avec ¾ des dépenses énergétiques liées aux carburants routiers et non routiers, les exploitations ont payé en moyenne 581 € en mars contre 401 € en octobre dernier soit 181 € de plus.

Le prix de l’électricité

Les tarifs de l’électricité ont été maintenus tant bien que mal pour les consommateurs grâce à une mesure de l’Etat. Ce dernier a contraint EDF a vendre 20% de plus d’électricité à un tarif très bon marché. Dans le cadre d’un mécanisme appelé Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH), EDF doit vendre à ses concurrents un certain volume annuel d’électricité issue des centrales nucléaires à un prix fixe déterminé qui est relativement bas. L’effet de cette annonce a donc engendré une absorption par EDF d’une hausse de 40% à une hausse de 4% du tarif réglementé en février. Pour contenir cet effort d’EDF, l’Etat a alors renfloué la société de 2,7 milliards d’euros.

En parallèle de ces tarifs réglementés protégés pour les « petits » consommateurs, les tarifs de l’électricité sur les marchés ont triplé.

La montée des prix de l’électricité est une aubaine pour les projets d’énergies renouvelables faisant parfois concurrence sur les terres agricoles, qui voient leur seuil de rentabilité abaissé. C’est également intéressant pour les projets d’autoconsommation, individuelle ou collective, pour des exploitations agricoles pour sécuriser son approvisionnement en électricité à un coût stable et avantageux.

Le prix du gaz

Pour rappel, le prix du gaz est directement indexé sur le prix du pétrole. L’analyse sur l’augmentation des prix est donc identique que pour le carburant.

Le tarif réglementé du gaz avait déjà commencé à augmenter depuis l’été 2021 (une hausse de près de 40% entre juin et octobre 2021). Pour contenir les hausses, l’Etat a gelé le tarif jusqu’à fin 2022 en mettant en place un « bouclier tarifaire ».

Sans cela, les estimations indiquent que le tarif du gaz aurait subi une augmentation de 40% (semblable à celle des carburants) entre octobre et mars 2022. En cause, la guerre en Ukraine qui met la ressource fossile sous tension. Pour rappel, le gaz russe concernait 17% du gaz importé en France en 2021.

Avec près de 33 € dépensés par mois en moyenne par exploitation début 2021, le bouclier tarifaire a permis de garder une dépense aux environs de 48 € par mois au lieu de prix qui auraient pu avoisiner les 75 € mensuels.

Les réponses du gouvernement

L’agriculture fait face à des difficultés inédites, d’autant plus que ces tensions sur les ressources énergétiques engendrent également une hausse des prix du transport et donc des matières premières agricoles.

Pour faire face à cela, le gouvernement a annoncé le 16 mars dernier une série de mesures dans son Plan de résilience :

  • Une réduction de 0.15 € par litre de carburant correspondant à une diminution des taxes de l’Etat dès le début du mois d’avril devrait contenir la hausse des prix. La spéculation sur le cours du baril semble également s’apaiser ces derniers jours.
  • Une aide aux entreprises consommatrices de gaz et d’électricité dont ses dépenses représentent au moins 3% des charges, sera versée. La moitié du surplus des dépenses dans la limite de leurs pertes sera prise en charge par l’Etat.
  • Un travail va débuter afin d’établir un plan de développement de souveraineté énergétique agricole et alimentaire afin d’accélérer le développement des énergies renouvelables et la décarbonation.

 

Ces crises sont l’occasion de montrer une fois encore l’interdépendance des énergies entre elles, l’interdépendance des énergies et des activités économiques et de montrer qu’il est important de s’en détacher au maximum pour être plus résilient, en diminuant ses consommations et en sécurisant ses approvisionnements avec des petites solutions de production d’énergies renouvelables.

 

 

 

 

 

 


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