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[VALORISATION DU BOIS ET DE LA FORET] Une alternative à la paille : la litière en plaquettes

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Valoriser la ressource bois de son exploitation en plaquettes pour la litière animale permet d’économiser une partie de la paille achetée, d’assurer son approvisionnement en paillage et d’augmenter l’autonomie de son exploitation. Le paillage bois améliore également la situation sanitaire dans les zones humides des bâtiments ou les zones extérieures fortement piétinées. Cette alternative est déjà utilisée et appréciée par les éleveurs dans plusieurs départements où le bois est présent et peu valorisé par les éleveurs. Une première formation a permis de sensibiliser les éleveurs des P.O.

Retrouvez les enseignements clefs.

 

 

 

 

Dans les régions boisées où l’entretien des parcelles des exploitations agricoles est nécessaire, la ressource bois peut être valorisée sous différentes formes : bois d’œuvre, bois de chauffage et plaquettes forestières. Les plaquettes forestières sont souvent produites à partir de bois dits à faible valeur économique comme des branchages, du bois d’élagage ou du bois mort récent. Elles peuvent être utilisées dans la filière bois-énergie pour le chauffage mais également en élevage pour la litière animale en remplacement de la paille. Dans les exploitations qui ne produisent pas de céréale, la paille doit être achetée en intégralité et souvent à prix élevé. Si l’on possède une ressource bois, il est donc intéressant de produire son propre paillage bois à un coût plus compétitif que le prix de la paille.

 

Comment utiliser la plaquette dans son élevage ?

Plusieurs utilisations de la plaquette peuvent être envisagées. Dans les bâtiments d’élevage, il peut y avoir des systèmes mixtes plaquettes/paille et des systèmes 100% plaquettes.

Dans les systèmes mixtes, une sous-couche de plaquettes d’une dizaine de centimètres est installée, il faut compter environ 1-1,5 MAP (Mètre cube APparrent) par vache. L’entretien de la litière par un apport de paille est réalisé au bout de 15 jours à 1 mois en fonction de l’état de propreté des animaux. Il ne faut pas se fier à l’aspect sombre de la litière car le bois noircit vite, mais le paillage et les animaux restent propres. Un ou deux curages sont réalisés au cours de l’hiver.

Dans les systèmes composés uniquement de plaquettes, une sous-couche est également installée puis, lorsque les animaux présentent un état de propreté insuffisant, on apporte des plaquettes supplémentaires dans la litière. Ce type d’utilisation demande de grandes quantités de plaquettes, il est moins répandu.
Le paillage bois améliore la situation sanitaire de la litière. En effet, elle permet une meilleure absorption des jus que la paille, la litière reste donc sèche et les animaux propres. La litière a une meilleure portance, les plaquettes forment une sous-couche isolante qui empêche la litière de chauffer, elle reste à plus basse température. La litière est peu fermentescible ce qui limite le développement de pathogènes et de maladies. Elle est également peu poussiéreuse et peu odorante. Il n’y a pas de problème de mammites, de boiteries ou d’ingestion de plaquettes. La couleur de la litière devient rapidement sombre à cause de l’oxydation du bois mais elle n’est pas sale et les animaux non plus.

La plaquette peut également être utilisée en extérieur dans des zones fortement piétinées ou humides l’hiverpour améliorer l’état et la portance des sols (zones de passage en sortie de bâtiment, alentours de râtelier, …). Plusieurs dizaines de centimètres de plaquettes sont déposées sur les zones identifiées. Elles seront ensuite curées pour être utilisées en fumier lors du renouvellement de la couche.

Le fumier produit est la plupart du temps composté avant d’être épandu pour une meilleure décomposition des plaquettes. Il n’est pas acidifiant, son pH est compris en général entre 8 et 9. Il est riche en azote et en matières minérales.


Quels types de ressources bois peut-on exploiter ?

Les plaquettes forestières sont produites à partir des sous-produits bois issus de la gestion forestière ou de l’entretien des haies. Plusieurs situations sont adaptées pour ce type de valorisation.

Lors de l’exploitation forestière pour produire du bois de chauffage ou du bois d’œuvre, de nombreuses branches, ou des essences et arbres avec peu de débouchés sont laissés en forêt sans valorisation.

Les premières éclaircies sont également peu intéressantes économiquement mais essentielles pour améliorer les futurs peuplements forestiers. Au niveau des lisières de forêts, l’entretien des accrues forestières permet de regagner des surfaces de prairies et de maitriser l’expansion des arbres.

Enfin, les haies bocagères, présentes sur les exploitations souvent sous la forme de « trognes » ou d’arbres têtards en Cerdagne, doivent être entretenues régulièrement pour éviter de devenir une gêne et parfois un danger avec les chutes de branches trop vieilles. La valorisation de ces bois à faible valeur peut être sous forme de plaquettes forestières à destination du chauffage ou de la litière animale.


Pour exploiter durablement ses surfaces boisées, il est conseillé de faire réaliser une estimation du potentiel productif de la ressource.

 

Surface boisée exploitée un mois auparavant avec les rémanents laissés au sol

 

Comment produire sa plaquette forestière ?

Le chantier d’élagage et de coupe du bois se réalise généralement pendant la période de descente de sève d’octobre à mars. De plus, couper le bois à cette période permet d’éviter la présence abondante de feuilles qui risquent d’apporter de la poussière lors du broyage des plaquettes.
 
La plaquette est produite par le broyage d’arbres ou de branches par des broyeurs spécifiques à couteaux. Il est conseillé de mécaniser au maximum le chantier de broyage pour être efficace. Des prestataires privés possèdent des camions broyeurs qui sont facilement mobiles et qui peuvent broyer des diamètres de la taille de petites branches à des troncs de 65-70 cm de diamètre. Un grappin articulé charge le bois sur une plateforme coulissante qui conduit au broyeur. La plaquette tout juste broyée est expulsée de l’autre côté et stockée en tas de plusieurs mètres de haut directement dans des bennes ou des bâtiments.

Exemple de déchiqueteuse sur camion : broyeur Valormax DMC Noremat

 

Les plaquettes doivent absolument être séchées en tas de 3 mètres minimum pendant plusieurs mois (entre 3 et 6 mois en fonction des conditions) jusqu’à atteindre un taux d’humidité inférieur à 30%. Il est important que la plaquette soit bien sèche avant d’être utilisée en litière pour une absorption maximale et pour éviter les risques de pourrissement, une mauvaise dégradation et une faim d’azote lors de l’épandage du fumier.

Le séchage correspond à une étape de méthanisation en présence d’oxygène et d’eau, il est donc important que le stockage se fasse dans un lieu aéré. La fermentation monte au maximum à 90°C, il n’y a donc pas de risque de déclenchement de feu.

 

Il est conseillé de réaliser le séchage dans un hangar bien ventilé. Des alternatives existent comme le séchage sous bâche respirante (coût parfois élevé) ou le séchage en extérieur (dépend des conditions météorologiques). L’une des contraintes majeures de la production de plaquettes est l’espace de stockage important nécessaire lors du séchage. Cette contrainte peut être facilement contournée par les élevages transhumants. En effet, de l’espace disponible est libéré lors du départ en estive des animaux. Le chantier de broyage est réalisé et les plaquettes sont stockées dans les stabulations vides. Elles vont sécher pendant plusieurs mois dans le bâtiment puis, au retour d’estive, elles sont installées en sous-couche dans les stabulations.

Exemple de calendrier de production des plaques dans les élevages transhumants

 

Produire son propre paillage bois permet de gérer ses quantités et son stock de plaquettes pour toute l’année. L’approvisionnement est géré par l’exploitant, il est moins soumis aux variations des prix et des quantités de paille. Les exploitations ne produisant pas de céréales sont également plus autonomes.

 

Calculer ses besoins en MAP

L’absorption d’une tonne de paille est équivalente à une tonne de bois (4 MAP). On calcule le besoin en plaquettes en fonction de la surface à pailler et du système de paillage choisi.

 

Quel est le coût de production des plaquettes ?

En utilisant du paillage bois, des économies de paille sont réalisées jusqu’à 30 à 40 % en fonction des systèmes. Le coût de production des plaquettes est plus intéressant que le prix à l’achat de paille. Différentes organisations peuvent exister, dans certains départements des CUMA se sont mises en place avec du matériel forestier et, dans d’autres, les éleveurs font appel à des prestataires privés.

Par exemple, en Ariège, une CUMA départementale a été mise en place avec un broyeur, ils ont calculé le coût de revient à 45 € la tonne de plaquette en 2018 alors que la paille était à 110 € la tonne. En Aveyron, ce sont des prestataires privés qui réalisent le broyage. Le coût du broyage dépend du débit du broyeur, du diamètre des branches/troncs et de l’organisation du chantier.

Suite à un échange avec une entreprise spécialisée dans le broyage, nous avons pu réaliser une estimation des coûts de production.

 

En résumé, la plaquette est une alternative intéressante pour la litière animale pour plusieurs raisons :


 Economie de paille donc une économie financière
Approvisionnement permanent, meilleure autonomie des exploitations sans production céréalière
Intérêt agronomique du fumier produit
Amélioration de la situation sanitaire : meilleure portance, meilleure absorption, litière peu fermentescible
Intéressante pour améliorer l’état des sols en extérieur dans des zones très piétinées et humides
Valorisation d’une ressource inexploitée et souvent gênante : branches, têtes d’arbres, bois issus de l’entretien des haies, …


 

 

 


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