[ARTICHAUTS] techniques de broyage pour améliorer la production d’œilletons

La production d’œilletons d’artichaut est une technique qui permet le maintien des variétés traditionnelles. Ces variétés ont l’avantage d’être peu sensibles aux maladies qualitatives, spécifiques à notre bassin de production, et représentent une autonomie variétale pour les producteurs.

Avec le développement des variétés d’artichaut « de semis », concomitant aux problématiques liées à la production d’œilletons (atelier nécessitant une main d’œuvre spécifique, problèmes de production et de reprises des œilletons), cette technique est aujourd’hui de moins en moins mise en pratique.

Dans ce contexte, la Chambre d’Agriculture, en partenariat avec le Syndicat Artichaut du Roussillon, a engagé plusieurs axes de travail :
- régénération du matériel végétal traditionnel : production de plants Invitro de Calico et Pop Vert
- diffusion du matériel végétal : expérimentations de techniques de multiplications de plants Invitro pour une diffusion rapide aux plus grand nombre de producteurs, avec des coûts limités
- amélioration des techniques de productions d’œilletons : expérimentations de techniques de broyage.

Dans cet essai, réalisé sur 3 sites producteurs, plusieurs techniques de broyage après récolte ont été observées, en comparaison à la technique classique qui consiste à un girobroyage, afin d’identifier leur influence sur la production d’œilletons destinés aux plantations de la campagne suivante.

Itinéraires techniques et résultats des 3 sites d’essais :

(1)    Voir ci-dessous le descriptif matériel et les critères de sélection des œilletons

Matériel utilisé

Sélection des oeilletons

Technique de broyage

Souche d’artichaut après broyage, représentatif des techniques utilisées dans les 3 sites

Analyse des résultats

Site 1

-    Les modalités rotavator n’ont pas créé de mortalité de  souches d’artichaut, quelle que soit la profondeur de passage.
-    Les modalités rotavator, qui sont réalisées sur 2 rangs par passage (rotavator 4 mètres), sans girobroyage préalable, permettent un gain de temps en comparaison avec le girobroyage classique.
-    Pour la variété Calico, la modalité «rotavator technique producteur » améliore significativement la productivité de 0.8 œilletons par souche.
-    Pour la variété Pop Vert la modalité « «rotavator technique producteur » améliore la productivité de 0.8 œilletons par souche mais cette augmentation n’est pas jugée significative par rapport au « girobroyage classique ». Les passages plus profonds (modalité 5,6,7) provoquent une baisse de productivité, jusqu’à 3.5 œilletons en moins que la technique girobroyage classique.

Site 2

-    La modalité girobroyage classique a été réalisée sur un rang de bordure ce qui a sans doute amélioré la production d’œilletons.
-    Les modalités rotavator baissent cependant significativement la production d’œilletons par souche en comparaison au girobroyage classique.
-    Un développement de pourriture sur les souches de la modalité rotavator profond, a provoqué des mortalités qui peuvent vraisemblablement être imputées aux blessures occasionnées par cette technique.

Site 3

-    Les modalités « rotavator technique producteur » et «broyeur à marteau» n’ont pas provoquée de mortalité de  souches d’artichaut.
-    La modalité broyeur à marteau, sans girobroyage préalable, permet un gain de temps en comparaison avec le girobroyage classique. Elle laisse cependant une couverture de résidus de feuillage importante sur les souches qui peut poser d’éventuels problèmes sanitaires, non observés toutefois dans les conditions de cet essai.
-    Les modalités «rotavator technique producteur», «broyeur à marteau» et «2 passages de girobroyeurs » baissent significativement la production d’œilletons par souche en comparaison au girobroyage classique.

Multi-site

- Les facteurs intrinsèques à chaque site : sol, historique parcellaire, itinéraire technique de l’année précédente … ne permettent pas une comparaison judicieuse entre eux.

Conclusions

Dans les conditions de cet essai un passage de rotavator permet d’augmenter ou d’atteindre la productivité d’un gyrobroyage classique, dans un seul des 3 sites d’essais (site 1). Sur ce site, le producteur maîtrise cette technique depuis plusieurs  années avec une production d’œilletons qualitative et un gain de temps associé à cette intervention qui est réalisée sans girobroyage préalable.
En revanche un passage de rotavator trop profond  baisse significativement la production d’œilletons dans les 3 sites d’essais et peut provoquer des mortalités de souches.
Cet essai sera reconduit en 2021 afin d’affiner la technique sur les différents sites.