Cœur noir du céleri

Pour commencer, les jeunes feuilles du centre des plantes flétrissent et noircissent. Si le problème persiste, l'apex est touché et le cœur du céleri finit par entièrement noircir et pourrir. Les dégâts se limitent en général à un faible pourcentage des pieds mais des parties de champ sont parfois très touchées.

Pas seulement le céleri !

Le problème est physiologique et directement lié à la mort des tissus en bordure des jeunes feuilles du céleri. La cause directe est un mauvais approvisionnement en calcium de ces jeunes tissus. Dans la grande majorité des cas, la carence est induite par une croissance très rapide des tissus. C'est souvent le cas avec le céleri de printemps de plein champ, qui reste pendant les mois d'hiver en vie ralentie et redémarre rapidement avec l’arrivée des beaux jours.

La relance de la culture par des pluies ou des irrigations conséquentes (passage de sol sec à très humide), l'alternance de journées couvertes à ensoleillées, la succession de températures élevées après des températures fraîches, une fertilisation de couverture déséquilibrée, sont autant d'éléments favorables au «cœur noir du céleri». Autrement dit, la plante pousse rapidement mais l'alimentation ne suit pas surtout au niveau des jeunes tissus.

Le problème est aussi connu pour d'autres espèces légumières comme le «cul noir» de la tomate ou encore le «tip burn» de la laitue.

Quelques techniques...

On peut intervenir sur l'alimentation des plantes en commençant par assurer une bonne fourniture en eau et surtout pendant la phase de croissance. A défaut d'une bonne disponibilité en eau dans le sol (Réserve Facilement Utilisable), la plante sera freinée en pleine poussée de croissance.

On veillera, si possible, à limiter les passages d'un sol très sec à très mouillé et ainsi de suite pour éviter les à-coups favorables au cœur noir (attention en sol très filtrant et en irrigation gravitaire).

On évitera les excès en azote et en potasse qui provoquent par rapport au calcium un déséquilibre dans la solution du sol.

Les traitements foliaires avec du calcium permettent de réduire les risques. En complément des autres techniques, ils accompagnent le calcium directement aux jeunes feuilles du cœur (ajuster le mouillage en fonction du stade de la plante). Par exemple, le nitrate de chaux à 1 % ou le chlorure de calcium à 0,5 % sont utilisés d'une à plusieurs fois (tous les 15 jours par exemple) en fonction du niveau de risque.

Pour information, les gerçures des pétioles sont des symptômes carentiels que l'on observe aussi en culture de céleri. Ils sont attribués aux carences en bore. Ils se caractérisent par des lignes brunes longitudinales et des craquelures transversales très caractéristiques. Des traitements avec des engrais foliaires riches en bore (nombreuses spécialités commerciales) sont recommandés pour accompagner la croissance des plantes.