Conjoncture Avril : Arboriculture & Maraichage

Après quelques semaines de confinement, la situation des marchés a trouvé un certain équilibre avec des segments de marché très dynamiques comme la grande distribution et les circuits courts (excepté dans le cas de marchés de plein vent fermés) et d’autres presque à l’arrêt comme la Restauration Hors Domicile.

Pour les produits de saison, après quelques jours de début de confinement compliqués suite à la désorganisation et à une certaine panique des consommateurs, les encouragements pour aller vers  une préférence pour la production française ont joué à plein. Sur certains produits comme la fraise, l’asperge, la tomate, on est passé en 3 jours de la crise à un déficit d’offre.

Il a fallu certes réorganiser les circuits de vente.

Les grossistes, fournisseurs traditionnels de la RHD ont du se réorienter et développer plus qu’à l’accoutumée les circuits grande distribution, en complément des centrales d’achat de la grande distribution en sur régime, et en proposant en complément des produits des produits français ou régionaux.

Les cours se sont consolidés et on a même assisté à des emballements sur certains produits ponctuellement.

Toutefois, 2 secteurs de production ont connu de graves difficultés :

• La 4ème gamme (essentiellement chez nous «  les salades ») qui a subi de plein fouet l’effondrement de la RHD. Certaines usines ont fermé, des contrats ont été arrêtés. Certains articles ont pu être orientés vers le marché du frais mais des centaines de milliers de pieds ont dû être détruits.
• L’horticulture avec la fermeture des fleuristes et des jardineries en début de période à une saison ou la filière réalise le gros du chiffre d’affaire annuel. Les producteurs de plants maraichers puis de plantes ornementales ont obtenu des ouvertures dérogatoires grâce à la mobilisation de tous. Mais les conditions sont contraignantes, les fleuristes sont toujours fermés et même si elle a été atténuée par ces mesures, la crise sera profonde dans cette filière.

Actuellement, toutes les productions de printemps sont à plein dans le département : artichaut, concombre, tomate, fraise…et les fruits d’été pointent leur nez avec les premières cerises attendues fin avril (pour les rescapées qui seront passées entre les gouttes de pluie) puis les abricots et les pêches début Juin.

Si coté marché, l’inquiétude semble tombée, c’est sur les exploitations que les problèmes apparaissent avec la gestion de la main d’œuvre en période de cirse COVID 19.

D’un côté il faut gérer la main d’œuvre présente sur les exploitations, réorganiser les chantiers pour prendre en compte les absences, mettre en place les mesures sanitaires pour protéger et rassurer , trouver les équipements…

Et de l’autre recruter pour pouvoir réaliser les nouveaux chantiers comme l’éclaircissage, la récolte qui démarrent …

La situation au sein de de l’espace Schengen est confuse, les signaux données de part et d’autre se contredisent et personne ne sait après le début du déconfinement si les travailleurs espagnols, portugais ou roumains pourront traverser les frontières munis d’un contrat de travail.

Les agriculteurs se tournent vers la main d’œuvre locale avec les nombreuses initiatives prises en ce sens. Ces questions ne semblent pas trouver leur réponse dans le déconfinement.