Tournée Vendanges du Préfet

Le 21 septembre dernier s’est tenue la traditionnelle tournée vendanges de M. le Préfet Etienne STOSKOPF. Après la visite de la cave Jonqueres d’Oriola à Corneilla del Vercol puis de la cave coopérative de Laure de Nyls à Pollestres, les professionnels viticoles étaient réunis pour présenter au Préfet les problématiques de la filière. Le plan de relance et les mesures d’accompagnement suite à l’épisode de gel ont été peu abordés car déjà largement traités lors de la visite du Préfet de Région le 2 septembre dernier à Estagel. Cette année, le thème de l’eau a été au centre des débats car avec à nouveau une récolte historiquement au plus bas (les dernières estimations se situent à peine à 500 000hl pour 28hl/ha de moyenne) il devient plus qu’urgent d’apporter une solution pour sécuriser les rendements. Les professionnels ont fait le constat, entre autre, d’un manque de renouvellement des générations, d’un faible attrait pour le métier, d’une faible rentabilité du métier de vigneron, de produits parfois inadaptés aux marchés, de blocage de maturité, de manque d’alternative crédible à la suppression des herbicides, du changement climatique… la liste est encore longue, mais l’accès à l’eau serait au moins un début de solution pour tous ces problèmes. Et avec moins de 5% du vignoble irrigué, le vignoble des Pyrénées-Orientales fait office de mauvais élève quand nos voisins sont à 30 ou 40%. Et dire que le projet d’irrigation des Aspres après 11 ans d’études n’est toujours qu’à l’état de projet !

Les professionnels ont également signifié leur opposition au projet d’implantation d’une prison sur la commune de Rivesaltes, à proximité de la cave coopérative. Il a été également l’objet de la flavescence dorée contre laquelle un plan départemental a été proposé. Le travail des chasseurs a été salué, avec la nécessité de trouver des solutions plus adaptées à lutter contre les dégâts de la faune sauvage.

Que disent les vendanges.

Les sécateurs et les machines à vendanger sont très actifs en ce mois de septembre. Malheureusement les seaux et les bennes ne se remplissent pas vite. Comme évoqué précédemment, nous nous orientons vers une récolte autour de 500 000hl. Un chiffre aussi bas n’a jamais été atteint.

Ce rendement faible s’explique par plusieurs phénomènes, au premier rang desquels se situe l’épisode de gel du mois d’avril qui a touché toute la France et qui a amputé la récolte française d’une bonne partie de sa production (estimation 150 000hl). La campagne sanitaire a été plutôt tranquille cette année avec peu d’attaque de mildiou, eudémis ou cryptoblabes. Cependant la sécheresse prononcée de cette année a continué de faire baisser le potentiel de récolte, la pluviométrie a été 2 fois plus basse que la moyenne sur une année culturale complète !

Enfin la deuxième quinzaine de septembre est marquée par une altération des raisins (pourriture) suite aux épisodes pluvieux de début septembre et aux températures élevées (notamment la nuit). Ceci conduit dans certaines situations, les vignerons à accélérer le rythme des cueillettes.

Au niveau national, le constat n’est pas franchement meilleur avec une prévision de récolte autour de 30 millions d’hectolitres soit une baisse de 30% par rapport à 2020. Là aussi il s’agira de la récolte la plus faible jamais connue. Oubliés donc les projets d’une nouvelle distillation de crise !