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[INTERCULTURES] Episode 1 : Des sols qui se fatiguent.

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Avec la spécialisation des exploitations maraîchères, on note le très fort développement de la monoculture ou d’un assolement basé sur 2 voire 3 espèces légumières et dans les meilleurs des cas 4 à 5 espèces légumières.

 

De fait, de nombreuses problématiques agronomiques se posent. On les résume en grande partie sous le terme de « fatigue de sol » caractérisée par des baisses de fertilité et de rendement. Dans ces situations, on observe l’accumulation d’agents pathogènes et parasites telluriques, des dégradations de la structure de sol, des déséquilibres de la vie microbienne du sol et des adventices envahissantes (phénomène d’inversion de flore). D’année en année, les fatigues de sols peuvent s’accentuer.

Certaines espèces comme le céleri, le persil ou encore le melon sont très sensibles aux fatigues de sol et il ne faut que 2 à 3 ans de monoculture avant de rencontrer de sérieux problèmes sanitaires, des baisses de fertilité, des baisses de rendements commercialisables et par conséquent une érosion de la rentabilité économique.
D’autres espèces comme les laitues, les chicorées frisées et scaroles ou encore l’artichaut supportent mieux les fatigues de sol, mais les résultats agronomiques et économiques finissent par se dégrader dans le temps et les rendements moyens à mauvais s’installent aussi durablement.

Les inversions de flore

En Roussillon, elles concernent principalement les monocultures de salade et d’artichaut.

La salade

En monoculture de salade, l’utilisation de désherbants sélectifs crée des inversions de flore avec des espèces d’adventices principalement de la même famille botanique des laitues et des chicorées (Astéracées) comme par exemple la matricaire, le séneçon ou le laiteron qui deviennent invasifs.
D’autres espèces de familles botaniques différentes deviennent également invasives comme par exemple le pourpier en fin d’été début d’automne.
On remarque que la simple alternance d’une culture de salade avec une culture de pomme de terre diminue les inversions de flore par l’utilisation de désherbants dotés de sélectivités différentes.

Inversion de flore, séneçon et laiteron de la même famille que la salade

L'artichaut

Les plantations dans une configuration de type rizière et les irrigations majoritairement gravitaires (à la raie) en cours de culture sont favorables au développement très invasif du souchet (Cyperus sp) monocotylédone vivace de la famille des cypéracées. Il est un proche cousin du papyrus et apprécie particulièrement les parcelles « inondées » lors des irrigations.
De plus, les désherbants homologués en culture d’artichaut sont inefficaces ainsi que les antigraminées car le souchet n’est pas une graminée (confusion fréquente).

Invasion de souchets

Des agents pathogènes et des parasites inter-espèces légumières

L’intensification de la monoculture n’est pas la seule responsable de la fatigue de sol. En effet, plusieurs agents pathogènes et ravageurs attaquent tout ou partie des espèces légumières principales ou secondaires cultivées en Roussillon. Ce phénomène inter-espèces légumières accentue d’autant les mauvais résultats liés aux fatigues des sols.
Ils sont majoritairement représentés par le Sclérotinia minor et sclérotiorum, l’Athélia rolsfii, le rhizoctonia solani, les Pythium et le taupin (Agriotes sordidus).

Sclérotinia sclérotorum sur salade (mycélium et sclérotes)

Pythium sur salade

Athélia rolsfii sur pomme de terre et sur oeilleton d'artichaut mort

Dég^ts de taupins (Agriotes sordidus) en pomme de terre et artichaut

Des agents pathogènes ou parasites inféodés à une espèce ou une famille botanique

Le retour chaque année d’une même espèce participe au développement d’agents pathogènes et ravageurs spécifiques à l’espèce ou à sa famille botanique. C’est le cas par exemple avec le nématode doré en pomme de terre (Globodera rotochiensis et Globodera pallida) qui trouve un environnement propice avec un retour chaque année de la culture mais aussi avec les repousses à l’automne que l’on considère comme une deuxième culture dans l’année en termes d’accentuation du problème parasitaire. Il y a comme autres exemples certains virus des laitues comme le LBVV (Lettuce Big Vein Virus) et le LRNA (Lettuce Ring Necrosis Agent) communément appelé maladie des taches orangées transmis par le champignon de sol Olpidium virulentis (ex. Olpidium brassicae).

Dépression du feuillage en culture pomme de terre liée à la présence de nématode

Kystes de nématodes sur tubercules

Nicolas MANSOURI, Service Fruits et Légumes.


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