mardi 07 mai 2024
ARTICHAUT : bilan de la campagne 2023 dans les Pyrénées-Orientales
Surfaces et variétés
Après plusieurs années d’augmentation des surfaces, l’année 2022, difficile commercialement, a engendré un recul des surfaces de 17 % pour 2023. Le Roussillon reste le deuxième bassin de production français d’artichauts avec 630 Ha après la Bretagne.
94 % de la production en gros capitules de printemps et 6 % en petits violets destinés à la production de bouquets.
94 % de la surface est en production raisonnée et le Bio chute pour cette campagne à 6 % des surfaces, contre 17 % en 2022.
En culture raisonnée, les trois quarts des gros capitules de printemps sont représentés par la variété Sambo (un tiers en 2017). Le succès de cet hybride très productif repose principalement sur sa facilité de mise en place avec des plants de semis à contrario des variétés traditionnelles à multiplication végétative. Mais cette variété est loin d’être parfaite. Elle est très vigoureuse, sensible au mildiou, à l’oïdium, à la verticilliose, ses capitules sont moins résistants au gel et se conservent moins bien après récolte en comparaison des variétés traditionnelles tel que le Calico et le Pop-Vert.
Pour le Bio, la variété en gros capitule est en majorité le Green Queen qui est également une variété de semis très productive, précoce et un peu moins sensible aux maladies cryptogamiques.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas
Le comportement du Sambo a été très atypique cette campagne, probablement dû aux fortes chaleurs pendant la période d’application de gibbérelline et à un froid marqué au mois de janvier. Certaines plantes (30 à 40 %) ont initié des capitules de façon très précoce, les autres très tardivement. Les premiers capitules ont été impactés pas les gelées de mi-février et de début mars. Les conséquences sont des écarts de tri à la coupe et/ou en station plus ou moins importants selon les exploitations sur les premières récoltes. Sur ces plantes, les capitules axilliaires se sont initiés très tardivement avec un décalage du gros de la production sur le début du mois de mai. Ce mois de mai très venteux et assez chaud a fait progresser de façon importante la pression oïdium et accélérer l’ouverture précoce des capitules. Si l’on rajoute à cela une situation hydrique très compliquée par endroit compte tenu de la sécheresse on obtient des rendements commercialisables en très forte baisse cette année.
Les prix intéressants ne compensent pas le manque de rendement et le bilan est mauvais en général.
Sur le plan sanitaire
Les premiers pucerons verts sont arrivés dès le mois d’août et sont montés en puissance avec des niveaux d’attaques mettant parfois en péril les jeunes plantes. Ils sont restés actifs jusqu’au premières gelées pour revenir plus modestement au printemps.
Le mildiou ne concerne que les variétés de semis et a été assez peu présent cette campagne. Il a fait son apparition sur quelques parcelles à l’automne pour se calmer avec le froid. Le temps sec du printemps a limité sa propagation. L’oïdium peu présent à l’automne est revenu de façon très importante en fin de campagne.
Le sclérotinia poursuit sa progression d’années en année par manque de rotations culturales.
Fait marquant et inquiétant de cette campagne, de nombreuses parcelles de Sambo atteintes de verticilliose en fin d’automne avec des dégâts et des pertes de rendements très importantes par endroits.
Des tests sont en cours mais pour le moment aucune solution n’est envisageable, à part le choix variétal et la rotation des cultures avec des espèces peu sensibles.
Perspective
On s’attend une baisse significative des surfaces d’artichauts pour la campagne prochaine.
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