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Episode de gel : cultures touchées

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Épisode de Gel du 7 et 8 avril 2021 : impacts sur la viticulture, l’arboriculture et le maraichage dans les Pyrénées-Orientales. Rédigée avec les informations recueillies par les techniciens de la Chambre d’agriculture, du Syndicat des vignerons, de Coop de France Occitanie, FDSEA66 et JA66

 

L’épisode climatique : prévisions et données météo

Après des premières tendances alarmistes 3-4 jours avant l’évènement, les prévisions météo de mardi et mercredi semblaient montrer que le département des Pyrénées-Orientales pourrait être épargné par cette vague de gel à l’exception du Conflent.

Malheureusement surtout dans la nuit du 7 au 8 avril, le gel a touché le Conflent mais aussi la quasi-totalité de la plaine du Roussillon avec des températures minimales négatives et particulièrement froides entre 1h et 6h du matin le jeudi 8 avril.

Les données météo de Météo France détaillées seront analysées lors de la prochaine note.

Des dégâts très importants sur arboriculture maraichage et viticulture.

Avant de rentrer dans le détail des secteurs touchés, il est important de préciser que ce gel affecte une grande partie pour ne pas dire la totalité des productions présentes en ce moment sur le département à un stade sensible :

En maraichage : l’artichaut : tous les capitules sont sortis, ils ont été touchés et vont se dégrader altérant la qualité. Il faut donc attendre quelques jours pour estimer le niveau de perte mais une dépréciation qualitative et une baisse des volumes est attendue.

En arboriculture : Abricots, pêches, cerises, poires, pommes, amandes, grenades, kakis, naschis, kiwis, prunes et même potentiellement oliviers en pré floraison en ce moment.

Viticulture : tous cépages, la végétation a démarré depuis plusieurs semaines en Roussillon.

 

Les dégâts par culture et par zone géographique

Ce premier bilan est non exhaustif et ne permet pas de dresser un bilan quantitatif des dégâts. Au fur et à mesure des remontées de terrain il sera précisé. D’autre part, sur certaines espèces les dégâts ne se manifestent que quelques jours après l’épisode (pêchers, nectarine par exemple).

  • Arboriculture et Maraichage

En Conflent (secteur Prades, Eus, Vinça, Codalet, jusqu’au col de Ternere) qui est la zone arboricole traditionnellement la plus froide on a eu -3 et jusqu’à – 5 à Codalet. On observe des dégâts proches de 100% sur pêche, abricot et poire. Il est encore tôt pour estimer les pertes sur pommiers qui étaient encore en floraison.  Peut-être des niveaux de pertes moindres observées sous les tours antigel (à confirmer).

Secteur Bouleternere, Ille,Corbere, Thuir : le centre de cette zone est très touché (Corbère, Camélas) les extrémités moins. On retrouve une situation de répartition des zones touchées en « peau de léopard » comme souvent dans ce type d’évènement climatique.

Plus bas, en plaine Ribéral on a enregistré entre - 1.5 et 0 en fonction des secteurs mais malgré ce gel peu intense, on observe par tâches des dégâts pêches, abricots, cerises.... Il est encore trop tôt pour estimer ce qu'il va rester.

Secteurs Vallespir, les Albères et la Salanque (partie Agly : Pia, Torreilles, Claira). Très touchés sur toutes espèces  y compris artichaut très présent, avec des pertes de fonds suspectées sur grenadiers dans les Albères. Les cerises sont touchées sur le secteur cérétan du Palau et de la rive droite du Tech vers Maureillas, mais moins sur les coteaux.

Littoral : le secteur Canet, St Nazaire est peu touché. Par contre on observe des dégâts sévères sur pêchers, abricots sur Théza, Alénya. Il en est de même sur Argelès sur Mer.

Aspres : Des dégâts sur Ortaffa, Montescot pour la partie basse de ce secteur et également sur les vergers de Trouillas sur pêchers et abricotiers.

Les zones à priori globalement les moins touchées en arboriculture semblent être le secteur de Thuir et la moyenne vallée de la Têt de Bouleternère à Saint Féliu (à l’exception du secteur de Corbère et de quelques parcelles sur Ille) et également le Rivesaltais-Salses -Espira de l’Agly.

  • Viticulture

Les dégâts sont importants dans certaines parcelles sur plusieurs secteurs, avec des niveaux de destruction pouvant atteindre les 100%.

Des secteurs sont très fortement touchés. En premier lieu, nous citerons le secteur de la Plaine d’Estagel au sens large (Estagel, Latour de France, Montner) pour lequel le vignoble de la plaine et des premiers coteaux sont gelés à 80-100%. Autre secteur fortement impacté, la Salanque, où nous avons observé régulièrement des parcelles détruites en totalité (cépages : Chardonnay, Merlot, Cabernet en majorité) sur les communes de Pia, Claira, Torreilles… La vallée du Fenouillèdes (Caudiès, St Paul, Maury…) est aussi touchée, sur les parcelles au stade végétatif le plus avancé. Dans le Conflent (Vinça, Joch, Finestret…), les pertes semblent conséquentes également.

Le reste du département parait, à l’heure actuelle, avoir été plus préservé avec malgré tout de façon éparse des parcelles touchées correspondant en général à des situations de bas fond et/ou en bord de rivière pour lesquelles la masse d’air froide a stagné plus longuement. Nous retrouvons ce type de situation sur une multitude de localités : Rasiguères, Lansac, Lesquerde, Tautavel pour la vallée de l’Agly, Villemolaque, Fourques, Passa, Montauriol, Ponteilla pour les Aspres, Ortaffa, Montescot, Argeles, Saint Genis, Montesquieu pour les Albères, Saint Jean Pla de Corts, Céret pour le Vallespir…).

A priori, le vignoble de la Côte Vermeille a été préservé.

L’inventaire des dégâts est en cours, des nouveaux secteurs pourraient se rajouter à cette première liste.

Rappelons qu’un premier épisode de gel, était déjà intervenu le mercredi 24 mars.

La nature des dégâts se caractérise par un brunissement des feuilles et des rameaux pour les parcelles aux stades les plus avancés, ces organes sont détruits. Dans les parcelles plus tardives nous constatons une brulure des bourgeons. Nous ne doutons pas que les symptômes seront encore plus visibles dans les jours qui viennent. En tout état de cause, c’est d’ores et déjà sur une perte de récolte conséquente qu’il faut tabler. Même si la vigne sera en mesure, dans la majorité des cas, de produire à nouveau des rameaux et des feuilles, ceux-ci ne seront pas fructifères.

Nous observons également des plantiers, très fortement touchés par le gel. Sur ces parcelles nous pouvons émettre des doutes quant à la capacité de certains plants à être en mesure de redémarrer. Une perte de fonds est donc à envisager dans certaines situations.

 

Une situation à affiner dans les prochains jours

Les techniciens vont poursuivre leurs observations et une enquête coordonnée par la Chambre d’agriculture va être transmise aux agriculteurs   afin de quantifier les dégâts et affiner le zonage.

La DDTM a d’ores et déjà prévu avec la profession de programmer des tournées sur le terrain.

Les mairies seront sollicitées par la DDTM afin d’inviter les agriculteurs à déclarer les dégâts. Cette information a déjà été diffusée dans les premiers messages transmis hier aux agriculteurs.


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