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Conjoncture juillet août 2022 : Viticulture

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Quels sont les premiers enseignements du début des vendanges

En cette fin de mois d’aout / début septembre, les vendanges sont déjà bien avancées en plaine (voir terminées pour certains). Les autres secteurs commencent à s’activer à cueillir les raisins qui fourniront les cuvées de blancs et de rosés.

Les vendanges 2022 ont démarré très précocement dès les premiers jours du mois d’aout. Certaines caves où certains vignerons ont même été pris de court par la précocité des maturités. Globalement le démarrage de vendanges s’est fait 12 à 15 jours plus tôt que l’an dernier qui était déjà précoce. A titre d’exemple le ban vendanges des muscats à petits grains de la zone 1 a été ouvert le 4 aout 2022 (en 2021 : le 20 aout) ! Pour mémoire, le débourrement avait 13 jours de retard, ce qui au global fait un raccourcissement du cycle phénologique de 3 à 4 semaines.

Les conditions climatiques, chaudes et extrêmement sèches, de ce millésime expliquent ce phénomène d’extrême maturité. A ce constat s’ajoute les effets sur l’état des raisins. Car si l’état sanitaire est globalement très satisfaisant, nous constatons dans de nombreuses situations, des défoliations importantes et des flétrissements de baies, allant jusqu’à des blocages de maturité. Le niveau de sortie des grappes était jugé plutôt bon, mais les rendements ne seront pas franchement au rendez-vous. Il est encore trop tôt pour fournir une évaluation précise du niveau de la récolte, mais nos premiers retours du terrain nous conduisent à une estimation de volume qui devrait être proche de l’an dernier (pour mémoire : 538 000 hl).

Les faibles rendements sont constatés principalement sur les vignobles de coteaux, à sols superficiels ou mal entretenus. A noter également que la hausse du cout des matières premières, a conduit de nombreux vignerons à faire l’impasse sur la fertilisation ! Nous constatons par ailleurs des niveaux de récoltes satisfaisant sur les terroirs plus profonds (irrigués ou non), avec de jolis équilibres et aucun blocage de maturité. Ces terroirs qui pouvaient parfois être dénigrés par le passé, présentent aujourd’hui des caractéristiques intéressantes tant en volume qu’en qualité des produits. Une relocalisation des vignobles vers ces terroirs est à accompagner, encore faut-il que les structures aient les capacités d’investissement pour cela !

Les vignobles irrigués apportent satisfaction tant dans les rendements obtenus que dans les profils des vins. Est-il nécessaire de rappeler, encore une fois, l’intérêt pour la viticulture départementale que d’avoir un accès privilégier à l’eau ? Pour rappel, le vignoble irrigué ne représente que 5 à 6% des surfaces du département.

En cave, nous constatons parfois des rendements en jus plutôt faibles, tout particulièrement sur les muscats petits grains et les syrahs. Les fortes températures nous ont conduit également à des vins avec un niveau d’acidité très faible, qui se caractérise par un faible taux d’acide malique. Le travail en cave ne sera pas simple pour assurer un bon niveau de stabilité des vins. Enfin, il ne faut pas oublier que certaines structures auront dû composer avec les vendanges impactées par les incendies, et souvent la nécessité de vinifier ces produits isolement en attendant de voir leur niveau qualitatif.


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