Conjoncture septembre 2023 : Elevage

Sécheresse

La sécheresse reste toujours, le principal sujet d’actualité pour l’élevage. Les pluies de cette fin d’été sont très contrastées et les descentes d’estive seront compliquées sur de nombreuses exploitations. Seuls le Haut-Vallespir et le Capcir ont bénéficié de pluviométrie suffisante pour garantir une repousse d’automne. Le report des transhumances est prévue sur de nombreuses estives et le risque est élevé de devoir affourager les troupeaux dès novembre.

Le Conseil Régional a annoncé sa décision d’aider le transport de fourrage. Une priorisation des secteurs et exploitations les plus sensibles sera nécessaire pour s’adapter à l’enveloppe pressentie qui ne pourra pas couvrir les 18 000 T de foin supplémentaires prévus. Le dispositif devrait être voté en octobre.

Le calendrier de versement des acomptes PAC devrait être respecté en 2023, il permettra de conforter les trésoreries et d’accélérer ces approvisionnements en fourrages.

Lors de la visite du Ministre de l’Agriculture, la Chambre d’agriculture avait demandé le report de la réforme de l’éligibilité des surfaces pastorales ligneuses. En situation de sécheresse, le respect du chargement minimum de 0,2 UGB/ ha pour émarger aux aides PAC (notion de rétropolation) induit une double peine : perte de ressources pastorales et perte d’aide directes. La Chambre d’agriculture a réitéré sa demande d’un report de la réforme et elle sera entre autre à l’ordre du jour de l’entretien entre les Présidents de la Chambre d’agriculture et la FDSEA avec le Ministre de l’Agriculture, le 9 octobre.

Cours et situation sanitaire

La sécheresse et le manque de ressources pastorales ont incité les éleveurs à accélérer les sorties d’estive des broutards. La vente anticipée des veaux soulage les mères qui manquent souvent cette année d’état corporel. La campagne de broutards a démarré sur de bonnes bases en termes de cours mais la situation se dégrade depuis la fin septembre et l’annonce de foyers de MHE, (maladie hémorragique épizootique) sur le piémont pyrénéen. Le mouvement d’animaux issus exploitations situées dans un rayon de 150 km autour des foyers sont limitées. Les Pyrénées-Orientales sont partiellement concernées et l’extension des foyers vers l’Est risque de faire évoluer rapidement et défavorablement la situation.

Cette situation sanitaire est très impactante : l’Algérie dont la demande dopait le marché, a fermé ses frontières depuis dimanche 24 septembre pour tous les animaux et l’Italie et l’Espagne ne s’approvisionnent que depuis des zones indemnes.

Le Groupement de Défense Sanitaire et la Société d’Elevage tiendront le 10 octobre leurs assemblées générales à Sansa, cette double et lourde actualité sera discutée à cette occasion.