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ATHELIA rolsfii (ex-Sclérotium rolsfii) : des attaques estivales sévères

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Sur tubercule de pomme de terre, le mycélium (toile blanche) et les sclérotes (petites billes noires).

Installation du mycélium par les lenticelles d'un tubercule et début de pourriture

Pied de rhubarbe contaminé avec un mycélium très invasif et de nombreux sclérotes

Clairement identifié dans la plaine du Roussillon au début des années 2000 en culture de tomate pleine terre sous abris froids puis en pomme de terre, artichaut, poivron, …, l’ATHELIA rolsfii (ou Sclérotium rolsfii) cause de plus en plus de dégâts en été dans les cultures maraîchères de pleine terre. Il remet même en question la production de pomme de terre sur la période de fin juin-juillet et parfois la production d’œilletons d’artichaut.

 


Qui est ATHELIA rolsfii ?
Ce champignon de sol est très polyphage et sévit principalement dans les régions tropicales. On ne peut s’empêcher de penser que sa présence en Roussillon est peut-être l’une des conséquences du réchauffement climatique.
Son mycélium (toile blanche ou chevelu blanc), particulièrement invasif sur les organes souterrains des plantes, se développe dans des sols chauds et humides.
Dès que la température redescend son développement s’arrête.
Il se conserve dans le sol sur les déchets de culture sous forme de mycélium et de sclérotes. En début de formation les sclérotes sont blancs, puis marrons et enfin noirs à maturité pour ressembler, à s’y méprendre, à des graines de choux.
Il apprécie un grand nombre d’espèces légumières et ornementales et il n’est pas rare de le retrouver sur tomate, aubergine, pastèque, melon, haricot, carotte, patate douce, oignon, rhubarbe…
Identifié il y a une vingtaine d’années dans Pyrénées-Orientales il se développe dans les parcelles irriguées ou après des orages à partir de mi-juin et sur toute la période estivale.


Ne pas confondre !
L’ATHELIA rolsfii (basidiomycète) est différent des SCLEROTINIA minor et sclérotiorum (ascomycète) présents tout au long de l’année et qui concentrent principalement leurs attaques sur les collets et tiges des plantes.


 

 

Violentes attaques en pomme de terre 
Jusqu’à ces dernières années, les dégâts d’ATHELIA restaient ponctuels. Depuis, elles sont fréquentes et violentes après des épisodes chauds voire caniculaires qui imposent des irrigations significatives pour compenser les importantes évapotranspirations. Des  sols chauds et humides sont idéals  pour que l’ATHELIA rolsfii se développe. Si les conditions perdurent cette maladie cryptogamique explose dans les parcelles de pommes de terre le plus souvent de fin de saison. Les tubercules sont impropres à la commercialisation avec de graves conséquences économiques.
Les attaques se répètent en 2017, 2018 et 2019 avec toujours les mêmes conséquences et les maraîchers s’interrogent sur la pertinence de continuer la culture de pomme de terre au-delà de la deuxième décade de juin.

 

L’artichaut est aussi concerné
L’ATHELIA  déstabilise aussi la production d’œilletons d’artichaut.
C’est en été, au moment de la relance des parcelles destinées à la production d’œilletons additionnée aux  irrigations et aux montées des températures, que les symptômes se manifestent. Comme pour la pomme de terre, un mycélium blanc invasif se développe sur les collets et les systèmes racinaires des pieds d’artichaut qui finissent par pourrir. Les conséquences sont une perte directe du nombre d’œilletons. Pour les œilletons récupérés dans une parcelle contaminée  ils sont en partie de mauvaise qualité sanitaire avec des manques à la reprise plus ou moins importants.


Pas de dégât observé en salade
La salade est sensible à l’ATHELIA mais à ce jour, la maladie n’a pas été observée en Roussillon. Avec la baisse des températures de sol au moment de la mise en place des cultures d’automne et d’hiver, le champignon ne trouve plus les conditions nécessaires à son développement. Pour autant, les cultures de plein été, destinées aux circuits cours, pourraient-être concernées en sols infestés.


La lutte
A ce jour, aucun moyen de lutte curatif efficace n’est connu contre ce champignon tellurique.
La rotation des cultures, nécessaire contre la fatigue des sols, sera vite limitée compte-tenu de la large gamme d’espèces légumières que l’ATHELIA est capable d’attaquer.
La solarisation est efficace mais la maladie peut revenir rapidement avec des conditions optimales de développement et des espèces sensibles.Les cultures alternatives avec un effet bio-désinfectants du type moutarde brune devraient-être intéressantes mais les références manquent concernant leur action sur l’ATHELIA.
Quelques mesures prophylactiques comme la bonne gestion des irrigations et le nettoyage des outils de travail de sol après le passage en parcelle contaminée, sont à mettre en œuvre.
Pour finir, le paillage plastique accentue probablement la précocité et la rapidité des attaques ; les orages d’été lui sont aussi favorables.

 

 

 


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