Conjoncture avril : Maraichage et Arboriculture

La vague de gel du 8 au 9 Avril 2021 a touché les productions de fruits et légumes sur la quasi-totalité du département.

Les secteurs les plus touchés, qui présentent des niveaux de dégâts les plus importants, sont sans doute le Conflent, le secteur des Albères et la Salanque même si, encore une fois on trouve des parcelles touchées sur toutes les zones du département.

Au niveau des espèces fruitières, c’est sans doute l’abricotier qui présente les plus gros pourcentages de dégâts mais on a également des pertes significatives sur pêchers, poiriers, amandiers, kiwis, cerisiers….

Les pommiers qui étaient en pleine floraison ont également connu des dégâts mais encore difficile d’estimer s’il s’agit d’un simple éclaircissage ou de pertes réelles. Sur grenadier, on a même observé des dessèchements partiels ou totaux de jeunes arbres.

Les producteurs sont inquiets également pour des espèces qui n’avaient pas encore fleuri comme l’olivier, le noyer ou le grenadier par exemple et il faudra attendre quelques semaines pour voir si le gel aura affecté la future floraison.

En maraichage, seules les cultures de plein champ ont été touchées c’est-à-dire en cette saison principalement l’artichaut et très ponctuellement quelques parcelles de pomme de terre primeur. En artichaut, tous les capitules étaient sortis et n’étaient plus abrités par les plantes. Les dégâts se présentent sous la forme de taches brunes sur les capitules suite au décollement de l’épiderme causé par le gel. En fonction de l’intensité des dégâts mais aussi du niveau d’exigence du marché les dégâts seront plus ou moins importants. Si on a dans les prochains jours un marché fluide et « compréhensif », les capitules les moins touchés pourront être commercialisés mais si ce n’est pas le cas les pertes au champ seront plus importantes.

A noter sur le marché de l’artichaut que la Bretagne a également subi des températures basses et ce pendant une longue période ce qui devrait permettre de laisser la voie dégagée pour les artichauts du Roussillon une bonne partie du mois de mai et essayer de terminer correctement une campagne qui avait très bien débutée.

Pour les fruits d’été, on prévoit également un marché fluide au niveau européen compte tenu des pertes subies dans les 3 autres principaux pays producteurs que sont l’Italie, L’Espagne et la Grèce. Du Péloponnèse à l’Aragon en passant par la Macédoine, l’Emilie Romagne, le Piémont, la vallée du Rhône, et la Catalogne, de nombreux bassins de production importants ont été significativement touchés en pêche nectarine mais aussi et surtout en abricot.

Dans la vallée du Rhône, qui représente la moitié de la production française d’abricot, les températures sont souvent descendues jusqu’à -6°C voire plus bas dans certains secteurs de l’Ardèche ou de l’Isère avec des dégâts très importants, même sur des parcelles protégées contre le gel.