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Les parcelles agricoles, un refuge pour la biodiversité

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Depuis 2015, la biodiversité présente sur 2 parcelles viticoles de la Station viti-vinicole de Tresserre a été observée par la Chambre d’agriculture. Escargots, papillons, abeilles ou vers de terre ont été suivis. Qu’ils soient utiles à l’agriculture ou non, les différents individus recherchés par les protocoles d’observation de l’OAB (Observatoire Agricole de la Biodiversité) ont été recensés.

En effet, d’un point de vue agricole, il est plus intéressant que ses parcelles accueillent des abeilles et vers de terre que des escargots ou papillons qui vont pondre des chenilles parfois ravageurs des cultures. Mais l’écosystème est un ensemble complexe dans lequel certaines espèces en attirent d’autres…tout est question d’équilibre.

L’activité au Domaine de Tresserre ayant pris fin en 2021, dressons un bilan de ces 7 années d’observation (qui se poursuivront alors dès 2022 sur une nouvelle parcelle à Rivesaltes, complétée par 4 parcelles du réseau Ecophyto).

Des 2 parcelles observées :

  • P1 était conduite en conventionnel et entourée d’autres parcelles cultivées,
  • P2 en agriculture biologique et limitrophe du milieu naturel (garrigue, talus herbacé).

Ces 2 éléments (mode de conduite et environnement des parcelles) ont leur importance car il est apparu qu’ils ont une influence sur l’abondance de biodiversité.

Chaque année, les effectifs des individus observés sont saisis sur le site national de l’OAB qui regroupe toutes les observations faites sur des parcelles agricoles de toute la France (plus de 2800). La contribution des Pyrénées-Orientales est aussi complétée par quelques agriculteurs qui réalisent eux aussi ces observations sur leurs parcelles.

Des tendances nationales sont alors dégagées, auxquelles les résultats de chacun peuvent être comparés.

Les variations constatées

Les vers de terre sont observés tous les 3 ans sur une même parcelle.
Les effectifs observés à Tresserre ont varié d’1 à 17 individus. Très dépendants des conditions climatiques de l’année, la variabilité des résultats est plutôt à affecter à l’intensité de la sécheresse qu’aux pratiques agricoles.
Cependant, au niveau national, il a été observé que leur présence est défavorisée par le travail du sol, souvent plus fréquent en agriculture biologique qu’en conventionnel. Un lien confirmé par nos observations locales.

Pour les mollusques, les résultats sont moins évidents, même si la parcelle conduite en conventionnel (P1) cumule plus d’effectifs.

 

Les planches à mollusques hébergent aussi des carabes, précieux auxiliaires des cultures.

 

Enfin, du côté des pollinisateurs  (abeilles sauvages et papillons), l’agriculture biologique est par contre plus favorable.

 

Un nichoir occupé par différentes espèces d’abeilles repérées par les opercules de différentes matières.

Des liens avec les pratiques agricoles ?

Ces observations permettent de s’intéresser à la biodiversité, l’identifier, la dénombrer, s’interroger. L’OAB produit des indicateurs, mais les protocoles mis en place n’ont pas vocation à établir des liens avec les pratiques agricoles (pas de dispositif expérimental avec témoin par exemple). De nombreux facteurs tels que le climat, la localisation, l’environnement complexifient la comparaison des résultats entre eux. Les données sont alors difficiles à valoriser. Les agriculteurs doivent se satisfaire de savoir qu’il y a une vie utile au sein même de leur outil de travail, qu’il faut prendre en compte au mieux. Les bénéfices rendus dépassent l’échelle de la parcelle agricole.

Etablir ces liens, proposer des recommandations, sont des demandes fortes de la profession. C’est pourquoi, l’OAB souhaite développer le travail en ce sens dans les années à venir.

Mais l’enseignement majeur de ces recensements est de constater que la biodiversité trouve refuge dans les parcelles agricoles. En effet, les milieux sauvages se réduisant, les paysages agricoles non intensifs et qui incluent des éléments du paysage (arbres, haies, bosquets, fossés…) sont un habitat apprécié de toutes ces espèces essentielles.

 

Suivis réalisés avec le soutien financier du Conseil Départemental 66, La Région Occitanie et le CASDAR.

 

 


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